La Route du Rock, c’est dans quelques jours ! On vous fait une petite mise au point de la programmation avant votre arrivée au Festival.
The War on Drugs, le groupe de Philadelphie mené par Adam Granduciel, revient pour la deuxième fois au festival malouin. Partis à leurs débuts dans une posture lo-fi, les Américains nous proposent désormais country-folk « springstienne » avec leur troisième album « Lost in the Dream”. Moins psychés que leurs précédents albums, et plus rentre-dedans, les mélodies devraient faire mouche au Fort St Père.
Et de Philadelphie, il y aura aussi Kurt Vile, ex-membre et cofondateur de War On Drugs qui sera présent le même soir que ses ex-compagnons. Si sa carrière solo a débuté dans un univers très lo-fi, Kurt Vile a depuis quelques années pris des voies plus expérimentales. Il a ainsi sorti dernièrement un album de folk-songs hypnotiques et de grande qualité.
Il sera accompagné des Violators (avec peut-être Adam Granduciel), sorte de Crazy Horse actuel pour le fils spirituel de Neil Young.
Real Estate, le groupe du New Jersey, viendra présenter son troisième album « Atlas ». On est heureux de pouvoir compter sur Real Estate cette année tant leur pop ensoleillée, dont ils nous gratifient depuis cinq ans, épouse parfaitement la ligne éditoriale du festival.
Daniel Snaith, leader de Caribou, est quant à lui un habitué du festival. Après être venu une fois avec Manitoba, il viendra pour la troisième fois avec Caribou (en comptant l’édition d’hiver). Avec une prestation magnifiquement réussie il y a quatre ans, gageons que le Canadien nous ravira encore une fois avec son électronique immédiatement reconnaissable mêlant samples de batteries et rythmes à la guitare dans une atmosphère électro-psyché enveloppante.
« Our Love », le successeur de « Swim » (2010), sortira sous peu. En attendant, ci-dessous une video pour le single « Can’t Do Without You ».
Souvent affublé du qualificatif de slacker, « branleur doué », Mac DeMarco se caractérise, à l’instar des songwriters lo-fi des 90’s ou de Jonathan Richman, par une écriture en totale décontraction, une aisance mélodique bluffante, sublimée par un chant traînant et crâneur. Avec « Salad Days » son deuxième album, le Canadien confirme avec une joyeuse désinvolture son statut de songwriter le plus salement doué de la scène actuelle. Nul doute qu’il saura brocarder malicieusement le public malouin.
Forte de l’expérience d’un premier album sur le label Bathetic Records, Angel Olsen délivre des compositions folk-rock à la fois douces et empreintes d’une tension palpable. Son nouveau disque « Burn Your Fire For No Witness », paru sur Jagjaguwar en février témoigne d’une maturité acquise prudemment, au fil de collaborations bien senties (Bonnie Prince Billy, LeRoy Back de Wilco). Sur scène, son charme naturel fera le reste.
Déjà présent au festival sur la grande scène en 2010, Liars est de retour avec, en cartons, l’album « Mess« , mêlant post-punk et électronique, et dont l’orchestration semble façonnée dans le seul but de faire danser frénétiquement une foule en délire, qui répétera toute la nuit les phrases percutantes de morceaux puissants tels que « Mess On A Mission » ou « Pro Anti Anti ». Le genre de concert durant lesquels, finalement, la boue du Fort Saint-Père serait presque la bienvenue.
Enfin, on notera la présence de deux groupes vétérans apparus dans les années 90, Portishead et Slowdive. Heureusement que le premier, absent des bacs depuis “Third” en 2008, n’attend pas d’avoir un nouvel album pour tourner, on le verrait encore moins souvent en live. Ne pas s’attendre, donc, à découvrir de nouveaux morceaux à la Route du rock, où le groupe de Bristol avait déjà joué en 1998 (et POPnews y était !). Mais même si Geoff Barrow, Beth Gibbons, Adrian Utley et leurs acolytes se contentent de venir relever les compteurs et de titiller la nostalgie de ceux qui les ont découverts il y a vingt ans avec “Dummy”, ils offrent toujours le meilleur, comme l’ont montré leurs récents concerts français, au festival Beauregard et aux Nuits de Fourvière. Un mélange rare de parfaite maîtrise technique et d’émotion à fleur de peau, même sur des grandes scènes. (V.A.)
Membres de la tribu des “shoegazers” au début des années 90 (ainsi nommés parce que les musiciens avaient tendance à jouer en regardant leurs chaussures, ou plutôt leurs nombreuses pédales d’effets), Slowdive n’était pas forcément un groupe réputé pour sa présence scénique. Les retours sur leurs récents concerts de reformation, une vingtaine d’années après les faits, font néanmoins état de prestations envoûtantes, ce que semblent confirmer quelques vidéos visionnées en ligne. Et puis pour danser, on misera de toute façon davantage sur Todd Terje. Ceci dit, les Anglais avaient su, dans une optique différente certes, intégrer à leur noisy pop éthérée des sons électroniques, notamment sur leurs deux derniers albums, le magnifique “Souvlaki” et le chef-d’œuvre à visées expérimentales “Pygmalion”. On peut donc s’attendre avec eux à de beaux moments planants. (V.A.)