HAWKSLEY WORKMAN – For Him and the Girls
(Recall / East West)
Le Dandysme n’est pas mort ! J’en veux pour preuve Hawksley Workman à la fois danseur de claquettes (info ou intox ?), poète et surtout musicien. Ce canadien de 24 ans a donc tout l’air de cultiver l’éclectisme, l’impertinence et le look (à en croire sa coiffure et son costume cravate) : un Oscar Wilde qui se serait mis à la guitare électrique en somme.
Mais c’est plus en écoutant son For him and the girls qu’à l’aide de ses notes biographiques, qu’on se rend compte de la singularité du personnage.
Workman fait du rock teinté de musique de cabaret et de music hall. Dans cet exercice de style il est proche de The Divine Comedy, Ron Sexsmith ou encore de Rufus Wainwright qui est l’un de ses amis paraît-il. Mais Hawksley est peut-être encore un peu plus déjanté que tout ce petit monde là. En effet sa voix passe du ton crooner à des intonations proches de Bowie, les guitares sont souvent surexcités et les percussions endiablées. Le jeune dandy avoue d’ailleurs vouloir écrire des chansons pour danser (et pour y faire des claquettes accessoirement).
Mais si l’emphase et le grandiloquent peuvent parfois lasser, Hawksley Workman saura vous surprendre grâce à l’une de ses ballades dont il a le secret et où il sait se faire plus discret. Avec des chansons comme Sweet Hallelujah, Don’t be crushed ou No More Named Johnny, l’album bascule dans des folk songs douces où guitares, pianos, clarinettes et banjos font bon ménage.
Que dire de plus de cet album sinon qu’il offre des textes bien inspirés.
Ces chansons risquent en tous cas de bien mieux vieillir au fil des années que le portrait de Dorian Gray dans le roman d’Oscar Wilde.
monsieur Morel