THE GO-BETWEENS – The Friends of Rachel Worth
(Clearspot – Tripsichord)
Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, cet album a débarqué sur les platines la semaine où l’on apprenait que les membres de Rage Against The Machine mettaient enfin un terme à la triste existence de leur association de rentiers rebelles. Puissent-ils ne jamais être effleurés par l’idée de se reformer.
Se réformer, c’est par contre la très bonne idée des Go-Betweens, mon groupe d’île déserte à moi. Pas d’effet de surprise (on la sentait venir depuis la tournée de l’an passé et les nouveaux titres qu’ils jouèrent à cette occasion), certes, mais, forcément, un grand moment d’appréhension, exactement comme quand on s’apprète à revoir de vieux amis qu’on n’a pas vus depuis longtemps, mais auxquels on a continué à beaucoup penser (si si, ça existe).
Il faut dire (aux impudents qui l’ignoreraient) que la carrière discographique des Go-Betweens s’était terminée en apothéose avec l’imputrescible "16 Lovers Lane", lui-même acmé pop d’une bonne poignée d’albums inusables.
Alors, "The Friends of Rachel Worth" ? Pas de déception, les deux lascars ont toujours ce sens des mélodies lumineuses, de la chronique méticuleuse, vite et bien brossée, de la vie quotidienne (ou comment dire des choses horribles avec le sourire), bref sur ces dix titres qu’ils se partagent avec équité, rien à jeter et même quelques nouveaux chefs d’oeuvre absolus à se mettre sous la dent, comme par exemple l’introductif "Magic in Here", pas loin de "Cattle and Cane". "I don’t wanna change a thing as long as there’s magic in here" chante alors Grant… oui, mille fois oui !! Robert n’est pas en reste, et nous gratifie d’un "He Lives My Life" poignant ou d’un "Surfing Magazines" narquois… et "Orpheus Beach", et "Going Blind", et "The Clock", et "When She Sang About Angels"… difficile, finalement de ne distinguer que quelques titres…
L’écoute de ce disque pourrait n’être qu’histoire de constance, de fidélité aveugle, de refus de voir les choses en face. Mais eux sont finalement restés fidèles à leur talent, ont retrouvé sans peine l’alchimie des grandes années. Quant à notre fidélité, elle nous aura coûté bien peu en regard du bonheur qu’un disque pareil peut procurer. "Faithful is not a bad word", définitivement.
Guillaume
Magic In Here
Spirit
The Clock
German Farmhouse
He Lives My Life
Heart and Home
Surfing Magazines
Orpheus Beach
Going Blind
When She Sand About Angels