SPAIN – She Haunts My Dreams
(Restless Records / BMG)
Spain était venu, il y a déjà quatre ans, nous ensorceler gràce à « The Blue Mood Of Spain », album possédant un tempo d’une langueur délicieuse caressé par la voix tout en douceur de Josh Haden, leader du groupe. C’était donc avec une joie immense que l’on avait appris l’arrivée (tant attendue) d’un second album et l’on s’attendait à revivre les mêmes troubles qu’à l’écoute du précédent disque. Hélas, « She Haunts My Dreams » ne viendra pas rejoindre son frère aîné parmi les disques de chevet. Non pas que cet album soit faible, raté, ou facile, mais il lui manque le petit rien qui fait qu’on l’écoute avec plaisir et non avec passion. D’ailleurs cette différence transparaît en premier lieu sur les pochettes : là ou « The Blue Mood Of… » dévoilait uniquement une Èpaule légèrement dénudée et laissait libre cours à notre imagination, « She Haunts My Dream » affiche plus clairement les atours (ou les ficelles) de la séduction vue par Spain. Ainsi les mélodies plus pop et plus accrocheuses nous frustrent de l’obligation d’écouter en boucle l’album pour découvrir petit à petit les recoins jalousement cachés.
Pourtant, il ne faudrait pas non plus délaisser les nouvelles chansons et mélodies de Haden au titre d’un « peu mieux faire » rappelant certains bulletins trimestriels. Car sur ces dix titres, on trouve suffisamment de mélodies qui auraient pu faire notre bonheur si l’on n’avait pas connu la joie de découvrir Spain quelques années plus tôt. Ainsi « Waiting For You To Come », « Easy Lover », « Every Time I Try » ou bien « Nobody Has To Know » devraient faire frémir toute personne normalement constituée – sinon consulter d’urgence.