JAY BENNETT & EDWARD BURCH – The Palace at 4am (part 1)
(Undertow records)
Dans la galaxie americana, c’est comme chez les bactéries, on se reproduit par division cellulaire. Après la scission originelle d’Uncle Tupelo (dont on ne saurait trop conseiller, au risque de prêcher dans le désert, la formidable anthologie parue récemment chez Columbia), qui a donné Wilco et Son Volt, c’est désormais la comète Wilco qui explose en plein vol, plantée là par son multi-instrumentiste, compositeur et arrangeur Jay Bennett. Celui-ci n’était pas pour rien dans la réalisation de « Yankee Hotel Foxtrot » (il a composé et arrangé les _ de l’album) et il serait vain d’opposer ce disque à « YHF », les réserves qu’on peut formuler à l’égard du second tenant surtout à une production perverse et mal fichue, qui donne parfois l’impression d’écouter un vieux disque de prog-rock balancé mollement par des barbus à cheveux ondulés et chemises hawaïennes. Rien de tout cela sur « The palace.. », écrit et joué avec un vieux complice de Bennett nommé Edward Burch et dans lequel les amoureux de « Summer teeth » (le disque de Wilco qui porte le plus la patte Bennett) retrouveront les fixettes du blondinet dreadlocké : des arrangements chamarrés et bigarrés, enchâssés dans des chansons à tiroirs qui ont largement le temps de se déployer et décorés de guirlandes de cordes, de cascades de cuivres et de glouglous de Wurlitzer. C’est très loin d’être désagréable, c’est même l’un des meilleurs albums d’Elvis Costello depuis « Imperial bedroom » et même Andy Partridge serait ravi de constater l’influence bénéfique qu’il a pu avoir sur un petit gars de Chicago (là, je sens que je commence à vous intéresser, c’est particulièrement flagrant sur « Whispers or screams » par exemple). Bon, le disque pourrait largement être amputé d’un bon quart d’heure sans que cela nuise – au contraire- à sa qualité, mais s’il fallait lapider tous ceux qui ont un jour pêché par délayage, les rues seraient jonchées de cadavres de musiciens. Et pour remercier les fans hardcore de Wilco qui m’ont suivi jusque là, la fin de cette chronique (froidement informative) est pour eux : On trouve sur « The palace… » deux titres signés Bennett-Tweedy (dont l’impeccable « Venus stopped the train »), une version (assez foireuse, il faut bien le reconnaître) de « My darlin' », morceau déjà paru sur « Summer teeth » et deux chutes de la collaboration avec Billy Bragg sur le projet Mermaid Avenue – la mise en musique de textes de Woody Guthrie – pas vraiment inoubliables, même si « Little white cottage » est une très chouette chanson.
Jc
Puzzle heart
Talk to me
Whispers or screams
Shakin’ sugar
C.T.M.
Drinking on your dime
My darlin’
No church tonite
Fireworks
Forgiven
Like a photograph
Venus stopped the train
California
Little white cottage
It hurts