SÉBASTIEN MARTEL – Ragalet
(Exxos/Source)
Il y avait d’abord le "mini ragalet" avant goût doucereux de ce que ce musicien couru (il a fait parti des ancêtres Vercoquin et a travaillé avec entre autres M, Sinclair, Alain Chamfort et Enrico Macias) avait en boite. Un baluchon bien fait de chansons bricolées à la maison avec l’amour du travail bien fait et la certitude de "tenir quelque chose". Sur Ragalet (la version grande taille du mini) Sébastien prend son temps pour monter et démonter ses chansons comme un jeu de Lego mélodique. Un peu à la façon de Mathieu Boogaerts (je vous ai dit à quel point j’aime "2000" ?) Il mélange les influences. Bien sûr Sébastien préfère les bouges pleins de whisky de contre-bande du delta du Mississippi aux champs de cannes à sucre enfumés de Jamaïque, mais la démarche, le jeu d’assemblage reste similaire.
Il s’approprie les règles de bases d’un style musical, détourne ces règles à son profit et assemble des éléments a priori contre nature. Ainsi est née "Battleship" une chanson qui mêle français et anglais, lenteur soul et construction folk. Avec des aspirations down-beat inspirées des clubs urbains mais des réalisations campagnardes "Ragalet" est le disque d’un esprit libre et inspiré qui ne dit jamais non, ne refuse aucune rencontre (la liste des collaborateurs sur cet album est longue et impressionnante).
Avec autant d’ouverture "Ragalet" devient le compte rendu du tour du monde d’un voyageur curieux et intrépide. Chaque chanson est une étape ou un trajet entre A et B qui évite soigneusement la ligne droite et préfère musarder dans les collines. Bien sûr on se demande parfois où cela mène, bien sur, parfois ça tombe à plat, bien sûr ça manque de repères mais "Ragalet" est quand même un pays bien accueillant, un peu kitsch, un peu artificiel comme les "snowglobes" qui concluent l’album. "Ragalet" est très attachant en fait.
Blues in J
Dumb
Battleship
Vers lents
Ragalet
Silver
Shave alone
Ego song
Bob nelson
Ghost song
Jolie Marie
Julia’s rag
Snowglobes