TOBOGGAN – Picket Fences
(Gentlemen / United Music Company)
Dans la grande famille post-rock, nous avions les anarcho-mystiques de Godspeed, les bruitistes de Mogwai, les électrons libres de Tortoise, ou encore les ancêtres gentiment allumés de Slint. Place aujourd’hui aux Helvètes de Toboggan et à leur "Picket Fences". Il aura fallu près de 5 ans au trio lausannois formé en 1996 par Valérie Niederoest et Maude Oswald pour mettre en forme ce premier album aux charmes ténébreux. Il faudrait pourtant être mauvaise langue pour leur reprocher cette gestation un peu longuette tant le résultat s’avère être de qualité. Manifestement, nos suisses maîtrisent avec une dextérité peu commune l’art de revisiter ce qu’il s’est fait de mieux en matière de rock indé durant ces vingt dernières années, et si l’originalité n’est certes pas toujours au rendez- vous, il faut cependant reconnaître à ces trois musiciens un talent indéniable pour composer des morceaux complexes et hypnotiques. Entrer dans l’univers de Toboggan, c’est pénétrer un monde étrange, essentiellement instrumental, où les guitares prodiguent caresses langoureuses et baffes musclées, et où alternent rock noisy du meilleur goût (on pense souvent aux excellents et trop rares Blonde Redhead) et pop atmosphérique. De temps à autres, une voix féminine vient saupoudrer ces brûlots incandescents de poussière d’étoiles, rappelant que le groupe a aussi usé ses guenilles sur les mêmes scènes que Shannon Wright. De salvatrices accalmies viennent alors mettre en relief des compositions torturées et alambiquées qu’on jurerait mises au monde chez le belliqueux Oncle Sam. Un comble pour des ressortissants suisses.
Jan
Halogen
Plume
The Blind Alley
/Tinkabodi:/(The End Of The Day)
My Neighbourhood
Dead Bird
Vegas
Shake These Boats
Zanskar
We Didn’t Dive