THE CORAL – Magic and Medecine
(Deltasonic records / Sony)
"Magic and Medecine" le nouvel album du groupe Anglais The Coral n’est peut être pas le disque de l’année mais on peut sans doute d’ores et déjà lui décerner la palme du plus beau coup d’éclat.
Petit retour en arrière pour ceux qui comme moi avaient vite enterré ou rangé au fond d’un tiroir le premier album du groupe. En juillet 2002 les six lads originaires de la banlieue de Liverpool nous livraient un premier essai des plus chaotiques. Un véritable melting pop en somme qui faisait plus figure de copie inachevée que de véritable album. La fougue et l’envie d’en découdre d’une jeunesse prenant le dessus sur la sagesse et le bon sens musical. La bonne volonté de nos jeunes garçons ne suffisait pas et à vouloir trop imiter ses aînés, l’album avait été un des plus beaux ratés de l’année. Notons que leur sur médiatisation n’avait fait qu’accentuer cette impression.
La surprise se révèle être donc de taille : à la première écoute, l’album que l’on n’espérait plus est bien là. Il faut relativiser, mais la magie opère. La maturité et l’expérience, deux points qui leur faisaient cruellement défaut sont au rendez vous, étonnant pour des jeunes gens qui n’ont pourtant pas eu le temps de prendre une ride en l’espace d’une année. On est aussi fort étonné de constater que nos six compères se sont assagis et que les erreurs du passé ont été retenues.
En effet, cet album est plus clair, plus posé sans pour autant avoir perdu la richesse intense de son prédécesseur, laissant ainsi transparaître pour la première fois la marque des plus grands. Le groupe a gagné en confiance et en rigueur, il a réussi à s’imprégner des influences (et non les imiter) pour mieux les distiller à sa manière tout au long des onze morceaux qui constituent l’album.
Certains morceaux naviguent entre le rythm’n’blues des 60’s ("Talkin’ Gypsy Market Blues", "Bill McCai"), la country et le far-west morriconien ("Don’t Think You’re the First"), quand les ballades nous rappelent le bon souvenir des La’s ("Liezah", "Eskimo Laments"). Même la voix de son leader James Skelly semble avoir gagné en maturité, se rapprochant de plus en plus de l’icône nationale, l’immense Paul Weller sur le "Careless Hands".
The Coral va même jusqu’à se permettre l’introduction de cuivres pour finir en grâce l’album sur le morceau "Confessions of A.D.D.D.", faisant au passage un clin d’œil au maître Burt Bacharach.
"I’ve just stepped outside a dream" déclare James Skelly sur le morceau d’ouverture "In the Foret" personnellement c’est plutôt ce que je me dis à chaque fois que l’album s’achève…
Florian
In the Forest
Don’t Think You’re the First
Liezah
Talkin Gypsy Market Blues
Secret Kiss
Milkwood Blues
Bill McCai
Eskimo Lament
Careless Hands
Pass it On
Confession of A.D.D.D.