THE HIGH LLAMAS – Beet, Maize and Corn
(Tricatel / Naïve)
Allez, soyons clairs, ça fait quand même assez longtemps que les disques des High Llamas ont fini de nous exciter. On y retrouvait toujours quelques mélodies bondissantes et des passages doucement mélancoliques qui faisaient qu’on gardait une certaine tendresse pour Sean O’Hagan et ses amis. Mais bon, tout cela ne valait pas "Apricots" / "Santa Barbara" ou "Gideon Gaye". Depuis que l’électronique s’était immiscée dans la musique, la technique prenait le pas sur la sensibilité.
Et là, miracle, le nouvel album des High Llamas renoue avec l’émotion, renoue avec les instruments en bois et renoue également avec la voix de Sean O’Hagan. Le mot miracle n’est pas de trop. "Beet, Maize and Corn" est le disque que j’attendais confusément depuis "Gideon Gaye". Pas de délayage, de la fulgurance pop à chaque coin de mélodie, des violons, des cuivres, des clavecins, des grelots, tous à-propos et sans surenchère. Un vrai miracle, je vous dis. Un miracle pop acidulé et beau. Sean O’Hagan n’oublie aucune de ses obsessions. Les Beach Boys, les musiques de films, les année 50 et 60, Debussy sont tous là au rendez-vous. Mais il les convie avec légèreté, elles ne tombent pas sur les compositions, mais se penchent avec bienveillance sur le berceau des chansons. Et avec des fées pareilles pour veiller sur elles les chansons de "Beet, Maize and Corn" prennent leur envol vers des cieux que la musique pop avait oubliés depuis trop longtemps. Les sommets atteints sur ce disque sont incommensurables, les paysages dévoilés sont magnifiques et j’en redemande encore et encore. On tient ici un classique qui allie l’immédiateté et la longueur en bouche.
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