SHANNON WRIGHT – Over the Sun
(Vicious Circle / Wagram)
Jeune songwritteuse à l’énergie débordante et à l’écriture soignée, Shannon Wright est, depuis l’incandescent Dyed In The Wool et ses prestations enflammées au festival Les Femmes s’en Mêlent 2002, l’une des figures de proue du rock indé made-in-usa et l’une des chouchous d’un public français dès lors sous le charme. Accessoirement, ce petit bout de femme survoltée est aussi une fieffée menteuse. "No love is here" clame-t-elle en effet sur le fiévreux "Throw A Blanket Over The Sun" qui donne son nom à ce quatrième album. Pourtant, dans la manière qu’à l’américaine de se livrer sans pudeur aucune, avec une authenticité qui frise parfois l’exhibitionnisme, c’est bien d’amour qu’il s’agit. Et si Shannon semble nous dire qu’il n’y a pas d’amour heureux, on ne doute pas pour autant que la jeune femme ait un coeur gros comme ça. Nous n’irons pas au paradis des idylles ingénues, nous dit-elle en somme ? A vrai dire, on s’en fout un peu. Car les Enfers où nous convie avec fougue cette folle alliée semblent des plus attrayants. Cet album, tout en dissonances et rugosités, s’avère en effet l’un des meilleurs laisser-passer pour un outre monde de pure beauté où guitares abrasives et chant habité rivalisent de brio. Dans la manière qu’il a de refuser l’embellissement et d’assumer fièrement et dignement sa part d’imperfection, Over The Sun, qui combine avec une grâce époustouflante les évidences mélodiques déstructurées des premiers Blonde Redhead et les agressions soniques de Shellac, bouscule les conventions et bouleverse l’auditeur. Un grand disque âpre, unique et essentiel.
Jan
Intro/With Closed Eyes
Portray
Black Little Stray
You’ll Be The Death
Throw A Blanket Over The Sun
Avalanche
If Only We Could
Plea
Birds