OSLO TELESCOPIC – Short-Range Luv (For Hurry-Spider)
(Labels) – [site]
Je sais qui se cache sous les bandelettes! Mais d’abord une petite séance de rattrapage, pour ceux qui n’ont pas encore lu l’interview sur notre site : Oslø Telescopic c’est un collectif à géométrie variable, composé de 3 à n mecs, dont on ne voit jamais le visage, couvert de bandelettes à la mode égyptienne. Ils ne donnent aucun nom, ne disent rien sur leurs origines, et ne font que lancer de fausses pistes sur leur site internet. Si on fait un peu de recherche, on ne trouve aucune trace d’eux en Grande-Bretagne ou dans d’autres pays, surtout nordiques (essayez de chercher sur Yahoo ou Google et voyez sur d’autres web-zines, comme www.popmatters.com par exemple). Mais même s’ils ont signé chez Labels, leur accent anglais est impeccable. S’agirait-il d’un autre cas de désertion musicale de britanniques, à la façon de Perry Blake chez Naïve? En tout cas, ce quatrième album, après le kidnapping de Dominique A du précédent opus, s’ouvre sur des accords funky qui font penser à Beck et ses "Vautours de minuit". Ce n’est qu’avec le deuxième morceau, "Diskopill", qu’on comprend… qu’il n’y a rien à comprendre : les principes de fonctionnement de l’album sont l’éclectisme comique et burlesque et un plaisir enfantin du bricolage qu’on rencontrait aussi chez Bran Van 3000. S’ensuivent pourtant des accords rock presque heavy ("Foldpython"), puis des guitares western comme dans un Sergio Leone, avec – dirait-on – la voix de Nick Cave, les violons de Bjork et les riffs de The Cure ( "Domino Fox" et "BVS"). J’imagine les trois gentilles momies ouvrant plusieurs boîtes de LEGO et mélangeant les thèmes et les personnages, les ambiances et les citations : la tête de Harry Potter sur le corps de Spiderman, les membres de Depeche Mode en guerre contre les dinosaures, sur fond de bourdonnement de mouches ("Undergo") dans les souterrains qui abritent des extraterrestres nostalgiques ("Fade2grey"). Mais il reste quand même une saveur particulière, un style familier qui se dégage de tout ce joyeux foutoir, un arrière goût de déjà-vu. C’est comme une manière d’esquiver à chaque instant toute tentative de classification. Et c’est là que se cache l’indice, entre les mystifications du site internet et l’ironie de l’album, c’est là que se trouve le point vulnérable qui permet au chroniqueur perspicace de déchiffrer le code secret. Le noyau du groupe, les trois personnages sous les bandelettes sont, bien sûr, par ordre d’importance : David Lynch, Matthew Barney et Quentin Tarantino.
Gabriel
Kitchen Drone
Diskopill
Foldpython
Domino Fox
BVS
Miami B.Real
Hellow***Sun
Undergo
Quake 5ive
Fade2grey
Alaskaa
Cosmis
Hush
Miami B2