TETARD – 12 pures chansons
(Demain la veille / Tripsichord) – [site]
"12 pures chansons" a tous les défauts de ses qualités, à savoir une écriture assurée, des mélodies sympathiques et une voix amicale dans lesquels on a déjà souvent pris plaisir à se perdre. Malheureusement, justement, ce savoir-faire est très empreint des talents de ses aînés. Qu’il s’agisse des textes, des intonations vocales ou des instrumentations, presque tous les morceaux nous ramènent à des territoires déjà explorés par d’autres. Avec Miossec en figure tutélaire et Superflu en ange gardien, Tétard pourrait vivre sous de pires auspices. Hormis trois loupés flagrants : le douzième morceau (caché) qui ne pourrait se nommer autrement que "N’importe nawak" (du coup, il vaut mieux ne rien mettre c’est sûr !), "Eléonore" à l’écoute duquel on sort ravi de ne connaître aucune fille ainsi prénommée (alors que Chamfort a lui cette année admirablement chanté Laure et Mélanie) et “Comme un papillon" dont le chant rappelle (de loin, il est vrai) le "Sacrée bouteille" de Graeme Allwright, David Tétard se sort pourtant plutôt joliment de l’exercice. L’album est varié, séduisant même parfois dans ses facilités telle "L’île de Ré" ou ses copies "Petit animal" et "La valse des adieux". Alors, voilà, ces chansons auraient pu faire sensation il y a dix ans, lorsque le terrain était encore vierge, mais le temps a fait son oeuvre. Il ne reste à Monsieur Tétard qu’à grandir (là vous me voyez venir c’est trop facile) et à faire de grands bonds en avant dans l’affirmation d’un style. Peut-être parviendra-t-il alors un jour à lancer un pavé dans la mare ? Il semble en être capable. Parce que créer un raz-de-marée en rade de Brest, ça, c’est déjà vu, jeune homme.
Pimousse
Hiliho
Comme un papillon
L’île de Ré
Laisse bien
Tenter le coup
Malgré mes efforts
Petit animal
Envie
Eléonore
Qu’à D…
La valse aux adieux