THE FEVER – Red Bedroom
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Autant le dire d’emblée, le son de The Fever ne vous interpellera pas immédiatement. Non pas que celui-ci soit particulièrement compliqué et nécessite de longues écoutes attentives et répétées, non. C’est même presque le contraire. Disons plutôt que Red Bedroom se fond trop bien dans le paysage actuel pour réellement tirer son épingle du jeu. De ce point de vue, le patronyme du groupe sonne de prime abord un brin prétentieux et tend à nous rendre moins bienveillants à l’égard de leur musique. D’autant plus qu’on peut s’y croire autorisé par un début d’album un peu poussif. Passé ce petit moment de légitime appréhension, le disque dévoile tout de même en creux certaines qualités qu’il serait malhonnête de ne pas considérer avec l’objectivité nécessaire. L’enthousiasme du chanteur, soutenu par une instrumentation énergique, n’est pas la moindre de celles-ci. Véritable fil rouge de ce Red Bedroom, il parvient en effet à maintenir éveillé l’auditeur qui pourrait, sans lui, assez vite se lasser de cette mixture glam-rock légèrement teintée, là encore, de revival 80’s. Si on peut songer, ponctuellement, à quelques récentes réussites prétendument post-punk comme celle des incontournables Franz Ferdinand, les références restent néanmoins plus lointaines et confèrent à la démarche de The Fever un caractère plus authentique. On pourrait en effet interpréter le disque comme une relecture dynamitée, taillée à la hache pour le dance-floor et nécessairement succincte, de l’œuvre de T-Rex, mais les New-Yorkais ont l’air de préférer à Marc Bolan le Bowie de Diamond Dogs, auquel certaines allusions sont ici assez explicites. A côté de ce respect manifeste pour leurs aînés et de leur motivation non moins évidente pour en faire un disque, nos jeunes gens ont également, il faut bien le reconnaître, un talent indéniable pour donner corps à leurs envies avec d’efficaces trouvailles mélodiques, qui, à défaut d’être tout à fait spontanées, ont les ressources nécessaires pour devenir familières après une ou deux écoutes. Et si on avait l’indulgence de ne pas en demander plus ?
Jean-Charles Dufeu
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