BOBBY CONN & THE GLASS GYPSIES – Live Classics Vol. 1
(Thrill Jockey/ Discograph) [site] – acheter ce disque
Allez, vous reprendrez bien une petite tranche de glam-rock juste avant les vacances ? Au menu, un live touffu du chef Bobby Conn et de sa bande de gitans, servi avec rimmel et sueur dans une salle surchauffée. Là, je vous sens perplexe, limite au bord de la nausée. Et bien, il ne faut pas. Certes, cet album ne brille pas par sa finesse mais plutôt par l’énergie brute qu’il dégage et dont le groupe, originaire de Chicago, se sert pour fustiger son siècle (enfin, celui de Bush précisément).
Avec 4 albums et plus de 250 concerts au compteur, Bobby Conn s’affiche comme une bête de scène glamour et militante dont les tenues extravagantes (un mix entre la Grèce Antique et Star Trek) empruntent beaucoup à certains groupes anglais des années 70. Guitariste de rock progressif pendant 10 ans, Bobby Conn est un anachronisme vivant qui cite en référence Queen et The Sweet pour leur sens de l’absurde qui, selon lui, sert à merveille la cause rock. Sur ces bonnes paroles, notre esthète pille ce patrimoine musical sans vergogne et nous assène une mixture punk-funk-heavy-metal dégoulinante de riffs et de groove, au croisement de Generation X ("We Come In Peace"), de Black Sabbath ("Style I Need") et de Kool and the Gang ("Cashing Objections"). Soit un festin orgiaque frisant parfois l’indigestion, mais dont on se repaît quand même avec délectation, d’abord, parce que les soli de guitares antédiluviens nous offrent une cure de jouvence inespérée, ensuite, parce que ce live possède de réels moments de grâce : le stonien "Baby Man Refrain", la ballade "Rise up", le funky "Angels" et, surtout, l’énorme "Axis’67 Part 2", taillé pour un festival hippie.
Seul bémol, l’absence de cuivres enfiévrés qu’on aurait préférés à la logorrhée crispante de la violoniste Monica BouBou. Mais cette faute de goût n’est qu’un détail, car, si vous aimez le Satyricon de Fellini, la bière tiède et le rock animal, les excès ne vous font pas peur. Tout comme cette plongée dans une Amérique profonde, rebelle et marginale.
Luc Taramini
Intro
Angels
We Come In Peace
Axis’67 Part 2
Winners
Cashing Objections
Interlude
Style I Need
Baby Man
Baby Man Refrain
No Revolution
Guitar Solo
White Bread
United Nations
Rise Up
Never Get Ahead