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Vacabou – Vacabou

VACABOU – Vacabou
(All Saints / Naïve) [site] – acheter ce disque

VACABOU - VacabouVacabou est un duo femme/homme qui joue une pop toute en apesanteur cerclée de boucles électroniques et de samples, avec madame au chant et monsieur à la composition. Tiens donc, comme Goldfrapp, Portishead ou Everything But The Girl ! Mais la comparaison s’arrête là car autant le dire franchement, le groupe ne viendra pas bousculer la hiérarchie d’un genre moribond, le trip hop, auquel il emprunte quelques tics, ni même celle de l’électro-pop dominée par Air, Röyksopp and co. Alors que dire si ce n’est que le duo franco-espagnol souffle à nos oreilles transies un vent chaud qui vient du sud, et que cela suffit à le rendre digne d’intérêt. Là-bas, de l’autre côté de la chaîne pyrénéenne, Vacabou jouit d’une reconnaissance qui doit beaucoup à la voix langoureuse de Pascale Saravelli et aux compositions éthérées de son complice, Juan Feliu. Ces deux-là, se sont rencontrés à Majorque, il y a quelques années déjà. Lui était un musicien solitaire cherchant l’âme sœur, elle, une française expatriée. L’alchimie amoureuse a fait le reste…
Leur musique survole des mers étales, profitant des courants chauds pour escalader les couches atmosphériques vers des sommets radieux, toujours avec amplitude et douceur. C’est beau, sobre, efficace mais parfois un peu lisse comme l’esthétique lounge de Supreme Being of Leisure ou encore celle d’Airlock. Ici, pas d’âme torturée, pas de spleen urbain, pas de blues perdu au fond d’un estuaire mais une langueur méditerranéenne sereine, à peine assombrie par quelques petits cumulus passagers. Vacabou évite soigneusement de plonger dans des crevasses et de se gratter les plaies. C’est à la fois sa force et sa faiblesse.
A son crédit, on mettra l’intro "Meditation Park", morceau très réussi, qui est aussi le principal fait de gloire de l’album. "To Russian in White" dégage un charme certain, tout comme "Plain" avec cette voix masculine qui apporte un peu de relief à l’ensemble et rappelle celle de Brendan Perry. La suite, planante ou anecdotique, appuie lourdement sur les paupières malgré les beats electro distillés çà et là, au gré de l’humeur. Un sursaut intervient quand même avec les premiers notes de "Barunka Left", copie conforme des harmonies de Morcheeba, période "Big Calm". On aimerait pouvoir s’enflammer comme nos amis espagnols qui parlent de "Calidad made in Mallorca". Hélas, le savoir-faire de Vacabou emprunte le plus souvent des sentiers trop balisés pour vraiment nous émouvoir. A croire que nous ne sommes pas toujours aussi latin qu’on voudrait le penser.

Luc Taramini

Meditation Park
To Russia in White
Life as Interference
Plain
Rannveig
Blue Glass Highway
Barunka Left
Iceland
Angel of Night
Dream Ner 9 This Week: Pdlv Piano

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