THE SONS AND DAUGHTERS – The Repulsion Box
(Domino / Pias) [site] – acheter ce disque
Tout commence par la perfection : "Medicine". Ca dépasse à peine les deux minutes ; une bonne dose de pop sur vitaminée se frottant sensuellement au rock’n’roll, c’est tellement bien fignolé que ça vous ferait hocher la tête des jours entiers, un sourire niais collé au coin de la bouche. Mais attention au piège, l’innocente douceur de cette entrée en matière ne doit pas tromper sur la suite des évènements. Ce qui se cache dans cette boîte est définitivement violent. La sensation est inexplicable, même la voix d’Adele Bethel que l’on croyait inoffensive, prend très vite une tournure rageuse.
Dès "Hunt", la messe est dite. La rythmique est toujours aussi percutante mais le tempo semble s’être calmé. Erreur ! Dès que se déchaîne la guitare c’est une valse épileptique qui se met en route. Pour le coup, la terreur dans vos yeux a remplacé le sourire niais. Et les Ecossais ne relâchent pas la pression, ils utilisent tous les éléments à leur disposition pour faire perdre l’équilibre et déboussoler quiconque aurait l’audace de les écouter. Sur "Dance Me In" le riff incisif de la guitare, saccadé à la limite du break, fusionne étrangement avec la batterie, donnant l’impression de se retrouver en pleine transe. Même lorsque les choses semblent se calmer sur le très country "Choked", c’est pour mieux rebondir, à la volée, chaque baisse d’intensité est synonyme d’explosion à venir, comme si la fameuse boîte ne pouvait contenir tant d’énergie. Partout on a cette impression que l’instinct domine la technique, comme si de la lave bouillonnait dans les veines de ces gens-là, comme s’ils ne se servaient de leurs instruments que pour retranscrire leurs pulsions guerrières. Mais loin de sombrer dans le n’importe quoi, le groupe parvient à canaliser cette énergie brute en jonglant avec les styles : blues, folk, punk, pop, tout y passe, rien n’est trop bon pour nos oreilles et, hormis le quelque peu décevant "Taste The Last Girl", on voit mal ce qu’on pourrait reprocher à ce premier album… Néanmoins le plus intéressant reste à venir : aussi réussi soit "The Repulsion Box", on sent que c’est typiquement le genre d’album à se révéler dans la sueur des petites salles enfumées. Affaire à suivre donc…
Kevin Le Gall
Medicine
Red Receiver
Hunt
Dance Me In
Choked
Taste The Last Girl
Monsters
Rama Lama
Royally Used
Gone