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Disques

The New Pornographers – Twin Cinema

THE NEW PORNOGRAPHERS – Twin Cinema
(Matador / Beggars) – [site] acheter ce disque

THE NEW PORNOGRAPHERS - Twin CinemaRempli d’une power pop maligne, sautillante et souvent imparable, le deuxième album des New Pornographers, "Electric Version", avait été l’un de nos grands plaisirs musicaux de 2003. Plaisir si peu partagé qu’on se demanda à l’époque si on ne s’était pas un peu trop emballé pour ce disque. En le réécoutant aujourd’hui, on se rend compte que non : la plupart de ses chansons sont vraiment très bonnes… et, pour tout dire, plutôt meilleures que celles de "Twin Cinema", la nouvelle livraison du "supergroupe" indé canadien.
Pourtant, la formule est quasiment la même : A.C. Newman écrit et chante la plupart des morceaux, Dan Bejar (du groupe Destroyer) se charge du reste, et la chanteuse Neko Case double la voix de l’un ou de l’autre, quand ce n’est pas eux qui la secondent. On retrouve ici tout ce qu’on avait aimé il y a deux ans : les guitares mordantes, les changements d’accords ingénieux et inattendus, une fraîcheur et une absence de prétention qui ne peuvent qu’éveiller la sympathie. Pourtant, le charme n’opère pas autant qu’on le voudrait, et on a l’impression que cette mécanique bien huilée tourne un peu à vide. Si, sur "Star Bodies" et, dans une moindre mesure, "Cut It", les New Pornographers semblent retrouver la formule magique du précédent album (parfaite complémentarité des voix de Newman et Case, refrain en apothéose), si la ballade lunaire "The Bones of an Idol", chantée par Case, est une indéniable réussite, si le toujours très exalté Bejar est égal à lui-même sur ses trois contributions, le reste, sans jamais être indigne, n’est pas aussi enthousiasmant. Il faut dire aussi que depuis la sortie de "Electric Version" nous est arrivée du Canada anglophone une ribambelle de groupes rivalisant d’audace (Arcade Fire ou Broken Social Scene n’étant que la partie émergée de l’iceberg), à côté desquels nos amis de Vancouver paraissent un peu dépassés.
Ce relatif classicisme pourrait néanmoins être un gage de longévité, et il y a fort à parier que dans quelques années, on écoutera plus volontiers "Twin Cinema" que les albums des meilleurs groupes anglais de la semaine dernière, dont on aura oublié jusqu’au nom. Et peut-être même – qui sait ? -, en l’appréciant davantage qu’aujourd’hui.

Vincent Arquillière

Twin Cinema
The Bones Of An Idol
Use It
The Bleeding Heart Show
Jackie, Dressed In Cobras
The Jessica Numbers
These Are The Fables
Sing Me Spanish Techno
Falling Through Your Clothes
Broken Breads
Three Of Four
Star Bodies
Streets Of Fire
Stacked Crooked

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