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Disques

Pellumair – Summer Storm

PELLUMAIR – Summer Storm
(Tugboat records/ Rough Trade) [site] – acheter ce disque

PELLUMAIR - Summer StormOn aimerait y croire sans réserve, espérer que les promesses engendrées par ce premier album l’emportent sur les craintes. Mais voilà, parce qu’on a déjà donné quelques fois, on n’ose plus trop.
Parce que ça s’est déjà vu : sur la foi d’un premier album plutôt joliment ouvragé dans l’ensemble, serti de quelques chouettes chansons, il y en a eu d’autres sur lesquels on était prêt à parier toute notre mise. Rien qu’en restant dans la veine "duo d’obédience acoustique" à laquelle il est facile de les apparenter, on se dit parfois qu’il y a quelques années, Pellumair aurait ainsi pu s’appeler au hasard Turin Brakes.
Question d’humeur un peu ronchon, me direz-vous. Peut-être bien, et on peut malgré tout s’efforcer de chasser les arrière-pensées négatives, d’éloigner les procès d’intention. Probablement que ces deux jeunes gens, depuis leur bonne ville de Southampton, n’en ont cure. Heureux privilège de la jeunesse que de profiter de l’instant présent, et donc de prendre ce qu’il y a à prendre. Un beau début d’album, d’abord, avec le tubesque "Side For This", et surtout "Iris", ayant déjà fait office de premier single, simple et attachant. S’ensuit le délicat "Lucy" qui, par quelques instants de grâce acoustique suspendue, évoquerait bien les Kings of Convenience.
Par la suite, l’intérêt s’émousse un peu. Rien de catastrophique, ni de honteux, mais un certain manque de relief. Entre ambiance acoustique parfois limite feu de camp, et tentative de ragaillardir les troupes sur "See Saw", scie shoegazing (décidément très en vogue en ce moment) qui fait un peu flop.
La tendance se redresse heureusement sur la fin, avec le rafraîchissant "Silk as Her Era" pour un réveil musculaire en douceur, "Postcards" en gentil rêve éveillé, et enfin l’épique "Retirement Gold".
On se retrouve donc à l’issue du parcours avec une impression mitigée, une sorte de "oui, mais", sans savoir si les faiblesses entrevues ici ou là relèvent d’un apprentissage encore perfectible, ou forment autant de germes de déceptions futures.
Ce qui laisse quand même de la place pour un espoir, fragile certes, mais encore suffisant pour s’y accrocher ; croisons les doigts pour qu’ils ne s’évanouissent pas du côté obscur.

Marc Schmit

Side for This
Iris
Lucy
Painted Over
Seventy
In Pieces
See Saw
Summer Storm
Silk as Her Era
Postcards
Retirement Gold

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