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Disques

The Pernice Brothers – Live a Little

THE PERNICE BROTHERS – Live A Little
(One Little Indian / Wagram) [site] – acheter ce disque

THE PERNICE BROTHERS - Live A LittleEn France, faute d’une large distribution de leurs disques, d’un minimum de promotion et de visites régulières sur notre sol, les Pernice Brothers ne sont rien, ou presque. Nous sommes pourtant quelques-uns à tenir le très productif Joe Pernice (une livraison par an en moyenne) pour l’un des meilleurs auteurs-compositeurs-interprètes d’Amérique, et à penser que son œuvre, depuis ses premiers home recordings avec les Scud Mountain Boys au milieu des années 90 jusqu’à aujourd’hui, est l’une des rares bonnes raisons de ne pas totalement désespérer du genre humain.
"Live a Little", cinquième album studio de cette fratrie qui n’en est pas une (quoique Bob Pernice, vrai frangin de Joe, soit très présent sur celui-ci), apporte une nouvelle preuve de ce talent aussi constant qu’injustement négligé. Une preuve peut-être pas éclatante – les coups d’éclat ne sont pas vraiment le genre de la maison, pas plus que les grandes remises en question -, mais assurément solide. Comme sur les précédents opus, le songwriting classique et indémodable de l’ami Joe fait merveille, sa voix caressante reste un baume pour l’âme, et ses textes montrent qu’il n’a rien perdu de son ironie désabusée et de son sens de la formule.

"Live a Little" a même des allures de retour aux sources, puisqu’il a été enregistré dans le même studio et avec le même producteur, Mike Deming, que l’indépassable premier album des Pernice Brothers, "Overcome by Happiness".

Il va même chercher encore plus loin, en se refermant sur une nouvelle version d’un titre des Scud Mountain Boys vieux de dix ans, "Grudge F***". Dans une certaine mesure, il prend ainsi le contre-pied de son prédécesseur, "Discover a Lovelier You", qui tentait de varier un peu les plaisirs : des synthés, quelques effets, un (excellent) instrumental, un duo avec la chanteuse Blake Hazard, et une influence britannique un poil plus prononcée qu’à l’habitude (Pernice est certes le digne héritier de Jimmy Webb et Glen Campbell, mais il a aussi écrit tout un essai sur l’album "Meat Is Murder" des Smiths et a jadis repris "Leave Me Alone" de New Order).

"Live a Little" retrouve un son plus ample, vigoureux et spontané, plus américain et plus rock, pourrait-on dire, même si on a du mal à qualifier de "rock" un groupe aussi délicat. Il y a en tout cas, en plus des arrangements de cordes et de cuivres (évoquant la soul panoramique des seventies sur "Zero Refills"), beaucoup de guitares raisonnablement saturées et même quelques solos – bon, c’est pas non plus Neil Young & Crazy Horse ou My Morning Jacket, on est sur la côte Est, entre gens de bonne compagnie. Evidemment, les nouvelles chansons évoquent fortement les anciennes, mais après tout, personne n’a jamais reproché à Chet Baker de sortir toujours le même son de sa trompette… Disons que Joe Pernice affirme et affine sa patte, et trouve ici le parfait équilibre entre sa part masculine (le goût pour les guitares qui sonnent, donc) et sa part féminine (les jolies mélodies, la voix toute en nuances). Même si on ne conseillerait peut-être pas ce disque aux inconditionnels des Scissor Sisters.

Vincent Arquillière

Automaton
Somerville
Cruelty to Animals
Zero Refills
Microscopic View
How Can I Compare
B.S. Johnson
PCH One
Conscience Clean (I Went to Spain)
Lightheaded
High as a Kite
Grudge F*** (2006)

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