THE RUSSIAN FUTURISTS – Me, Myself And Rye
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Un artiste qui appelle une de ses chansons "Paul Simon" bénéficie forcément d’un a priori favorable. Et quand, de surcroît, son projet se nomme "Les futuristes russes", on se dit que l’album est très certainement bien ambitieux.
Bon.
Après une première écoute on reste perplexe.
On réécoute plusieurs fois et on s’aperçoit qu’il y a effectivement beaucoup d’ambition dans ce projet ; il y en a dans l’empilement de strates d’instruments, il y en a dans la construction des morceaux, il y en dans la démarche. Pourquoi ne peut-on cependant pas s’empêcher de se demander à quoi ce disque peut bien servir ?
En effet, il y a comme une impossibilité à écouter cet album, à fixer l’attention de l’auditeur sur la musique. Ici, tout est brouillé par un échafaudage d’instruments électroniques ; la voix est trop en retrait, trop mixée dans les aigus. De fait, les chansons perdent tout sens, elles ne captent pas l’attention. D’ailleurs, y a t-il vraiment des chansons ? Certainement, mais comme ces poires Belle Hélène qu’on commande à la terrasse des restaurants de plage l’été, elles sont cachées au fond de la coupe, sous l’épaisse couche de chantilly qui nous a écoeurés avant qu’on ait pu savourer ce qu’on voulait prioritairement déguster.
Après ça, on se dit qu’on mange mieux à la maison.
En fait, on arrive jamais à prendre plaisir à l’écoute de "Me, Myself and Rye", même lorsqu’on connaît les morceaux ce qui, en général, rend indulgent.
Pour autant, tout l’album ne saurait être frappé du sceau de la disgrâce. Les deux premiers titres sont diablement efficaces dans le genre Europe vs New Order.
Mais, ça ne sera pourtant pas suffisant pour m’empêcher d’aller réécouter les Happy Mondays (avec qui les Russian Futurists ont peu de points communs, mais allez comprendre les chemins que l’esprit peut emprunter lorsqu’au détour d’un refrain ils vous conduisent vers des souvenirs profondément enfouis).
Vinnie Terranova
Let’s Get Ready to Crumble
Paul Simon
Our Pen’s Out of Ink
Precious Metal
It’s Not Really Cold When It Snows
Science of the Seasons
Hurtin’ 4 Certain
Two Dots on a Map
Telegram from the Future
Your Big Brown Eyes and My Broken Heart
C’Mon