JON THORNE – Manchester Road
(SAM Limited / DG Diffusion) [site] – acheter ce disque
Jon Thorne ne m’était connu jusque-là que pour être le troisième homme invisible du duo trip-hop / drum’n’bass Lamb. De fait, c’est un contrebassiste, mais de jazz, dont les collaborations avec des musiciens comme Robert Fripp ou Trilok Gurtu indiquent le pedigree. "Manchester Road" joue ouvertement la carte d’un jazz 70’s avec Fender Rhodes, envolées gracieuses de flûtes, vocalises agréables (deux chanteuses en plus de Thorne), et il n’y a guère que le morceau d’ouverture qui puisse appâter – et encore – l’amateur de down-tempo. Pour le reste, le disque répartit son énergie et son inventivité entre ballades classiques un peu dans l’esprit de Mancini (ressemblance flagrante notamment sur "Maktub") et compositions instrumentales où les instruments classiques, claviers (Steve Brown, membre du Cinematic Orchestra), batterie (Luke Flowers, de la même provenance), trompette (Neil Yates, dans un style très Miles) entament des joutes rythmiques, parfois amorties par les doux glissandi d’un quatuor à cordes. Pas du jazz révolutionnaire, mais pas non plus du jazz embaumé, car le mélange des influences donne lieu à des digressions ambient pas dégueulasses. On peut trouver ça un tantinet lounge par endroits ("Love Saves the Day" ), mais il suffit d’un rien (une flûte instable, une trompette rêveuse, une rythmique qui s’emballe) pour relever le niveau, et même les ballades, parfois pleines de (trop) bonnes intentions, ont de la tenue.
David Larre
Set a Fire
Loves Saves the Day
Prayer for Peace
Manchester Road
While Paris Sleeps
Wedding Song
Hoost
Forgiveness
Danny Thompson
Moved On
The Wrongness of It
Maktub