DOCTOR FLAKE – Paradis Dirtyficiels
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Que c’est bon quand un disque vous embarque instantanément sans que vous ayez besoin de lui trouver des vertus qu’il n’a pas. En dépit d’une propension quasi pathologique aux jeux de mots, "Paradis Dirtyficiels", le deuxième album du "chirursicien" Doctor Flake, réussit son opération séduction, sans doute parce qu’il affiche une filiation troublante avec le "Endtroducing" de DJ Shadow, album d’abstract hip hop devenu culte. Ce disque en a la saveur, la texture et la consistance et tant pis s’il n’invente rien ! Ecoutez ces plages sonores étirées comme des paysages désolés, ces notes de piano tristes, ces basses sourdes, ces scratches qui imitent le croassement des corbeaux et vous comprendrez à quel point le style shadowesque, bien avant qu’il ne s’affadisse, a fait école. On sera ravi d’apprendre que notre petit frenchy a aussi évolué dans son approche du sampling, resserrant son propos autour de quelques idées force, jouant sur le comique de répétition et évitant ainsi toute dispersion inutile propre à ce genre instrumental. Faussement zen, "Paradis Dirtyficiels" alterne entre noirceur et ironie, glaçant parfois le sang, donnant souvent envie de mettre le volume à fond. Une œuvre très recommandée au volant d’une voiture quand on veut faire défiler les bornes ou pour patienter dans les embouteillages.
Luc Taramini
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