SABO – 8 Saisons à l’ombre
(Ruminance / PIAS) [site] – acheter ce disque
Que la fine fleur de la scène noise rock française des années 90 décide de rechausser les éperons est déjà en soit une belle surprise, mais quand les retrouvailles se soldent par un album de la teneur de "8 saisons à l’ombre" cela devient une très bonne nouvelle. L’amateur de bruit et de fureur devra néanmoins passer son chemin car, si le trio est bien constitué des ex-Sloy Virginie Peitavi et Armand Gonzalez, acoquinés pour l’occasion avec l’ex-Drive Blind Rémi Saboul, o tempora o mores, une chatte n’y retrouvera pas ses petits, pousse-toi d’là que j’ m’y mette, le monde n’est plus ce qu’il était. Dans ce Sabo, vous ne trouverez toujours pas de pieds tendres, mais des orteils en éventail suintant la sueur des jours de canicule coincés dans des santiags. Ces "8 saisons à l’ombre", délaissant totalement la batterie, se bercent d’americana et les guitares y règnent en maître, s’autorisant quelques notes de Fender Rhodes ou de Wurlitzer, histoire de détendre l’atmosphère. Une atmosphère d’arrière-cour d’une station-service délaissée aux confins de Big Sur où, sous un soleil écrasant, l’odeur d’huile de vidange se mêle aux effluves de l’Océan Pacifique. Une ambiance que les Héraultais n’ont pas eu de mal à transposer à Valras-Plage pour fêter, sans doute, à la morte-saison, le deuil du touriste envahissant. Sous ses dehors lymphatiques, le trio a su garder suffisamment de nerfs pour rendre très attachantes ces douze compositions que l’on écoutera sans relâche tout l’été en rêvant à cet ailleurs qui est au fond de notre jardin.
Pimousse
Fatigue à Paris
260 jours de vent
Souvenir de février
Ami, amie
La ultima voltà (ché ho visto la mia nonna viva)
7h20 route de Valras Plage
Le train du dimanche soir
Requiem pour un gangster imaginaire
Mer plate
J’ai vendu ma peau
Retour vers le sud
Rétrospective d’une vie