SEBADOH – The Freed Man
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La Lo-Fi… une curieuse bestiole que voilà. Trouver un acte de naissance n’est pas chose aisée. Daniel Johnston a, il est vrai, défini en partie le genre avec ses home tapes légendaires ; Beck l’a élevé à un niveau encore inédit, le posant comme démarche esthétique à part entière, lui permettant également d’être connu du grand public. La Lo-Fi est une vision, une certaine manière de concevoir la création musicale. Elle est, en quelque sorte, une vision déjantée et contemporaine de la définition classique du modernisme : "A clean living under difficult circunstancies". Ou comment dépasser ses propres limites et celles de la technique en donnant le meilleur de soi-même. En gros, on fait avec ce qu’on a. C’est punk, c’est moderne, c’est antifolk, c’est Lo-Fi. Peu importe le terme, c’est la démarche la plus proche du "Do It Yourself" originel. Et en la matière, Lou Barlow – ici assisté par Eric Gaffney – connaissait son affaire. La plupart des titres de ce "Freed Man" – 52 morceaux, tout de même – sont des modèles du genre : rarement plus de deux minutes chacun, une guitare dissonante (et parfois une batterie mal mixée), une voix souvent hasardeuse, des harmonies vocales qui n’en sont pas vraiment… Que reste t’il, alors, vous entends-je vous interroger ? Les chansons, chers amis, les chansons.
Lou Barlow a un talent pour ça (il l’a démontré à de multiples occasions, comme sur le magnifique III), et on sent, derrière le son approximatif, le potentiel harmonique et mélodique de chaque titre. Derrière les dissonances sommeillent un grand nombre de pépites pop. Leur utilisation d’extraits sonores fera école, et continue à frapper l’auditeur en 2007. Jetez une oreille à "Bolder", et vous vous apercevrez qu’un kid de Seattle a su, en gardant ses oreilles ouvertes dans les eighties, retenir les leçons de la Lo-Fi et percevoir le génie de ces titres, pour les transposer à grande échelle, avec le succès que l’on sait. Et, plus de quinze ans après, des titres tels que "Lou Rap" ou "K-Sensa-My" prennent toujours autant aux tripes. Oh non, ce n’est pas parfait. Mais c’est honnête, réel. Et n’est-ce pas le plus important ?
Frédéric Antona
Healthy Sick
Level Anything
Soulmate
Ladybugs
Close enough
True Hardcore
Julienne
Wrists
Amberst Hanging House
McKinley’s Lament
Solid Brown
Narrow Stories
Bridge Was You
Drifts On Thru
Overturns
Yellow Submarine
Squirrel Freedom Overdrive
Little Man
Land Of The Lords
Bolder
Believe
Deny
Wall Of Doubt
Crumbs
I Love Me
K-Sensa-My
Lou Rap
Punch In The Nose
Resistance to Flo
Stop The wheel
Loose n Screw
Oak Street Raga
Last Day of School
Jealous Evil
Moldy Bread
Made Real
Cindy
Nest
My Decision
Fire of July
Jaundice
Design
Dance
Cyster
Powerbroker
The Lorax
Pig
Hung Up
Slow To Learn
Elements
Attention
Your Long Journey