CAGESAN – I Love Machine
(Beau Brun) [site]
Les oiseaux et la musique, c’est une longue histoire d’amour, pour le meilleur (Olivier Messiaen et ses retranscriptions symphoniques de chants d’oiseaux, Igor Stravinsky et son "Oiseau de feu"…) et pour le pire (Eagles, Lynyrd Skynyrd et son "Free Bird"…), il y aurait de quoi faire une thèse sur le sujet d’ailleurs.
Si je vous parle d’oiseau, c’est que ce "I Love Machine" est le premier album de Cagesan, un véritable diamant de Bicheno de deux ans originaire de Tasmanie. Cette espèce serait capable de s’adonner à ce que les éthologues appellent le "chant artistique", c’est-à-dire qu’il chante solitairement sans autre raison que le plaisir de chanter.
Avec une telle faculté, il est normal qu’il se soit payé le luxe de faire un disque avec quinze pointures de la scène electronica actuelle.
Florence Manlik et le musicien Toog, les producteurs de cet opus et très fiers maîtres de cette petite bête ont enregistré son chant espiègle et sautillant qui est ensuite intégré sur chacune des compositions.
Après une telle introduction, on est en droit de craindre le concept fumeux et un énième gadget branchouille. Et bien non ! Ce disque n’est que pure réjouissance.
Autours de ce qui pourrait être une contrainte, les musiciens ont réussi à enregistrer des musiques très variées qui vont du collage concret de Felix Kubin (dans un registre sobre et dépouillé que le maître allemand nous avait jusque-là caché), au délire de MC Cat Genius avec un titre génialement débile, tout en guitare digitalisée et voix nasillarde, à des univers plus dépouillés, contemplatifs, poétiques (David Fenech forcément génial). Bien entendu, sur chaque morceau, ce cher Cagesan vient siffloter, gazouiller de façon plus ou moins bavarde.
En plus d’être un objet amusant, ce "I Love Machine" est un très bon panorama d’une scène electronica inventive, poétique, qui sait se faire plaisir et émouvoir. Certains tenants prétentieux de la laptop music feraient bien de jeter une oreille attentive à ce disque enjoué.
Donc, à moins d’avoir été traumatisé par les perruches de votre mamie dans votre enfance, une écoute de Cagesan ne pourra vous faire que le plus grand bien. C’est en plus le genre de disque idéal pour prolonger l’été.
Vivement le prochain concept de chez Beau Brun.
Cyril Lacaud
01. Fashion Flesh – Costume prince des ténèbres
02. Dj Chienloup – Blouse société secrète
03. Momus – Costume de lapin
04. Mc Cat Genius – Manteau de ville
05. Digiki – Manteau chic
06. Toog – Habit de plage
07. David Fenech – Coiffe de parade
08. Cubist Literature – Parure royale
09. O.lamm – Echarpe et bonnet
10. Felix Kubin – Blouson en soie
11. James Harvey – Besace à graines
12. Davide Balula – Chemise de nuit
13. Olga – Cape san de lumière
14. Montag – Chandail maille
15. Reznicek – Petite robe de printemps