SOFT TARGETS – Heavy Rainbow
[site] – acheter ce disque
"Elégance : Grâce des formes qui se manifeste dans les productions de la nature et de l’art". Sur la foi de cette définition, il est légitime de se demander s’il n’est pas un peu contradictoire de déborder d’élégance. Les Soft Targets semblent en mesure de démontrer le contraire, ou plutôt le redémontrer, puisqu’ils avaient déjà frappé fort avec "Frequent Flyer", leur premier opus.
Cette fois-ci, la leçon démarre en jouant davantage sur la corde dynamique, avec une petite dose de tension (l’inaugural "Something Else"), ou plus de fluidité ("Calm Me Down"). Les réminiscences sixties (Blues et Soul avec "Sugar Glass", pop sur "Skyscraper"), ou seventies (les chœurs "The World Looks Bigger Now” ou "Offseason") sont présentes. Mais qu’est-ce qui fait la différence alors ? Eh bien disons que là où d’autres empruntent les recettes, les Soft Targets, eux, ne reprennent que les ingrédients. Et les accommodent avec une finesse jamais prise en défaut, se permettant de suggérer à l’auditeur de parfaits résumés de ses sensations, en chantant "Surrendering Slow" ou "Don’t Worry, We‘Ve Got You Under Control". On se rend lentement (mais sûrement) à ces mélodies en douces montagnes russes ("Heavy Rainbow"), ces constructions en délicats zigzags. Au détour desquels on croise également feu Elliott Smith ("Sirens"). Et Dieu sait aussi s’il en faut du doigté, pour exhiber ainsi une telle référence sans même qu’il nous vienne à l’esprit de trouver cela inapproprié.
Et alors qu’on se dit qu’on repartirait bien pour un petit tour, Jesse Corry (voix toujours superbe, au fait) et sa bande en profitent pour nous administrer la petite touche finale, sous forme de deux pépites, l’une toute de pop lustrée et ondoyante (le tubesque "Small Straight"), l’autre plus intimiste et délicate ("Dear Atlanta"). Illustration magistrale, s’il en fallait encore une, de la grâce des formes qu’on essayait de vous expliquer depuis le début.
Marc
Achetez le disque directement via POPnews
A lire également :
La chronique du premier album, "Frequent Flyer"
Something Else
Calm Me Down
Sugar Glass
The World Looks Bigger Now
Surrendering Slow
So Long, Baby Burns
Under Control
Offseason
Skyscraper
Sirens
Heavy Rainbow
Small Straight
Dear Atlanta