BRENT CASH – How Will I Know If I’m Awake
(Marina Records / Differ-Ant)[site] – acheter ce disque
Trente ans après le fameux "Summer of Love", les High Llamas offraient l’an dernier avec "Can Cladders" le plus beau cadeau d’anniversaire à ce qui représente, encore aujourd’hui, le paroxysme de la Sunshine Pop : l’été sans fin, entamé en 1967. Ce souffle magique d’intemporalité n’a cessé, depuis, d’être ravivé de par le monde, porté par des "petits" labels indépendants : El Records, Siesta, Tricatel ou encore Elefant Records. Aujourd’hui, avec son premier album, l’Américain Brent Cash, à son tour, ne fait rien de plus que suspendre dans le temps l’instant le plus lumineux et insouciant de l’histoire du vingtième siècle – un instant magnifié, voire mythifié, qui aura peut-être finalement existé plus dans les chansons que dans la réalité. Qu’importe. Loin de toute nostalgie, Brent Cash exploite le meilleur du cliché californien pour nous offrir trente-cinq minutes de vacances en plein soleil, sans que la moindre ombre ne vienne jamais ternir le tableau. De "Everything That’s Grey" à "More Than Everything", Cash embrasse ce "tout" qui va de Paul MacCartney à Brian Wilson et ressuscite tranquillement le sentiment d’immortalité initié par ces deux maîtres. "I Think I’m Falling in Love (with California)", susurre-t-il à l’envi, bercé par les vagues, avant de plonger la tête la première sous l’eau avec The Mamas and The Papas ("Only Time"). De retour sur la plage, "And Had We Ever…" et "When the World Stops Turning" offrent un parfait cocktail de cordes luxuriantes, de trompettes easy-pop et de chœurs, tempéré par la douceur d’un vibraphone. Enfin, sur ses rythmes bossa, "This Sea, These Waves" semble tout spécialement écrit pour tomber amoureux devant un coucher de soleil, avant de faire l’amour sur "More than Everything" et de rêver aux lendemains qui chantent. Évidemment, en 2008, le disque de Brent Cash peut sembler n’avoir rien d’indispensable. Tant de bonheur et de chantilly ne ressusciteront jamais la gloire des étés passés. Cash préfère alors laisser parler le titre de son album : "How Will I Know If I’m Awake". Loin de chercher à s’ancrer dans la vraie vie, il constitue en fait la bande son de rêves éveillés.
Christophe Patris
Everything That’s Grey
Digging the Fault Line
I Think I’m Falling in Love
Only Time
And Had We Ever
When the World Stops Turning
Love is Burning Down Tonight
Good Morning Sunshine
This Sea, These Waves
More Than Everything