PAUL BEVOIR – In Days Of Wonder
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Que faire lorsqu’on est né pour être Paul McCartney mais que la place est déjà prise ? Persévérer. Paul Bevoir a beau avoir subi de nombreux revers, il n’en continue pourtant pas moins à croire plus que jamais aux miracles de la musique pop.
En 1981, tout juste majeur, il créait The Jetset, un groupe "concept" influencé par la pop des années soixante. D’emblée, à l’image des Monkeys, des Beatles ou de la Partridge Family, le groupe construisit lui-même son image en créant et en alimentant allègrement son propre mythe. The Jetset s’entoura ainsi d’un marketing spectaculaire et totalement à contre-courant de l’esprit punk de l’époque : une Jetset mobile, un générique de série télé imaginaire les mettant en scène, des 45t de Noël, des porte-clés ou encore des "Bubblegum cards" à collectionner… L’aventure Jetset se finira pourtant en 1987, faute de succès. Deux ans plus tôt, Bevoir avait sorti un album solo, "The Happiest Days of Your Life".
Le second, "Dumb Angel", sortira en 1994, composé, comme son prédécesseur, de comptines pop colorées de magie et de sucre. S’il avait été cynique, Paul Bevoir aurait sans doute craché sur les phénomènes Brit Pop qui, à l’époque, voyait apparaître de nulle part pléthore de groupes que les médias s’empressaient de désigner, souvent en moins d’une semaine, de "nouveaux Beatles". Face à tant de mépris et d’incompréhension, Bevoir préfèrera s’incliner – et se taire. Quatorze ans durant, il composera les chansons et les multiples pochettes d’un disque qu’il pense ne jamais sortir : "In Days of Wonder". Pourtant, encouragé par ses fans de la première heure et par de nombreux groupes indés contemporains (Espagnols et Belges en tête), Paul Bevoir, régénéré, accepte enfin de se relancer dans la bataille et de sortir son album. La sortie de "In Days of Wonder" ferme donc la parenthèse et reprend exactement là où Bevoir nous avait laissés, à la fin de "Dumb Angel" : dans une contrée pop faite de soleil et de douceur, détachée du temps et de la réalité. Perdant magnifique, Bevoir poursuit enfin son petit bonhomme de chemin sur sa route imaginaire de briques jaunes et signe treize chansons d’une délicatesse inouïe, bâties sur deux concepts pop essentiels : le temps qui passe et le temps qu’il fait.
Christophe Patris
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