LES MEATLES – Hillbillies Are Human Too
(Autoproduit) [MySpace]
Ils ne sortent pas d’un garage de Chicago et de l’Arkansas, mais d’une ville du Nord de la France. Bercés au freakbeat, à la mythique compilation "Nuggets" de Lenny Kaye et à tout ce que le psychédélisme sixties peut réserver de moments éternels, les Meatles donnent une leçon de garage-rock en 12 leçons, à grandes giclées de fuzz. "Manic Depression Blues" est une gigantesque déflagration sonore portée par une voix à la Captain Beefheart. "Leavin’ the House" part sur les terrains du funk, avec un refrain mélodique proche des Kinks. Ce sens de la rythmique tendue se retrouve également sur "Stinky Blue", tenue à bout de bras par une ligne de basse hallucinante et hallucinée. "It’s Like With a Woman" débute par une formidable incantation blues, martelée avec véhémence, avant que le rythme ne s’envole vers les contrées lysergiques, comme le suggère le pont instrumental rempli de sitar et de rythmes à la Bo Diddley, tandis que la fuzz vrombit dans tous les coins. Le groupe arrive à marier la finesse mélodique avec la rage des groupes pré-punk comme Question Mark and The Mysterians ou The Seeds. Si certains morceaux peuvent parfois sonner déstructurés et un rien brouillons ("Jet Set Story" vient tout de suite à l’esprit, avec des changements de rythmes qui peuvent parfois perdre l’auditeur), la foi des Meatles dans la puissance salvatrice de la Sainte électricité rock’n’rollienne ne fait aucun doute. Il y a sang, sueur et larmes dans ces titres. Et ça fait très plaisir.
Frédéric Antona
Hillbillies Are Human Too
Manic Depression Blues
Leavin’ the House
The Sunshine Will Never Come
Stinky Blue
It’s Like With a Woman
Kangaroo
Jet Set Story (Vintage Idol + Moody + Moony)
The Operetta Singer
Goodbye My Little Room