NICKEL EYE – Time Of The Assassins
(Ryko / Naïve) [site] – acheter ce disque
Après Albert Hammond Jr., un autre membre des Strokes s’offre une virée solitaire, accompagné de trois instrumentistes de Youth : Joel Cadbury à la steel guitar et Brett Shaw aux percussions. Il s’agit en l’occurence du bassiste Nikolai Fraiture, qui, pour le coup, joue essentiellement de la guitare sèche sur son premier album.
Loin de la production blockbuster de "First Impressions on Earth" et de ses riffs taillés pour les grandes scènes des différents festivals, "Times of the Assassins" est un disque simple et sans fioritures, à forte connotation acoustique. Rien de plus, il faut l’avouer. S’il ne comporte aucun véritable déchet, il ne propose pas non plus de titres indispensables, et l’on reste quelque peu sur sa faim à l’écoute des agréables compositions que sont "Fountain Avenue", neurasthénique ballade rappelant l’humeur de "Songs of Leonard Cohen", du proto-ska "Brandy of the Damned" ou de "You and Everyone Else", que l’on jurerait être une chanson mise de côté pendant l’enregistrement de "Room on Fire".
Nikolai a beau avoir une voix relativement juste et chaleureuse, son chant change rarement de registre et s’avère beaucoup trop limité pour donner aux chansons l’ampleur nécessaire. Il n’a absolument pas la souplesse vocale nécessaire pour moduler, renverser une mélodie et s’offrir un coup de sang, allant jusqu’à rendre sévèrement énervante l’écoute de pistes pourtant relativement intéressantes telles que "Where the Cold Wind Blows", sur laquelle on peut entendre Regina Spektor jouer une jolie et éculée mélodie au piano, ou "Another Sunny Afternoon", étrange exercice kinksien à la macabre voix de basse. Le scepticisme demeure avec la reprise de la superbe chanson de Leonard Cohen, "Hey, That’s No Way to Say Goodbye", calquée à l’accord près sur la version originale. On finit par songer que le bassiste des Strokes n’a tout simplement pas les épaules assez solides pour manquer de respect à un tel monument et en faire quelque chose d’original.
Un disque agréable, certes, mais qui ne risque pas de faire de vagues ni d’émules. C’est peut-être exactement ce que désire Nikolai Fraiture, en attendant que la machine médiatique de nouveau s’affole lors de la sortie du prochain LP des Strokes.
Julian Flacelière
Intro (Everytime)
You and Everyone Else
Back From Exile
Fountain Avenue
This is the End
Dying Star
Brandy of the Damned
Providence, Ri
Where the Cold Wind Blows
Another Sunny Afternoon
Hey, That’s no Way to Say Goodbye