ANNI ROSSI – Rockwell
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Après "Afton", un premier EP remarqué, Anni Rossi nous revient avec "Rockwell", court album qui reprend la plupart des morceaux du six-titres précédent. Et pour ce disque, la chanteuse-altiste originaire du Minnesota s’est offert les services de l’infatigable Steve Albini, en allant enregistrer dans son Electrical Audio à Chicago (où elle est désormais installée). Etonnant choix pour cette chanteuse à la voix fantasque, aux mélodies tantôt pop, tantôt folk et qui évoque plus Kate Bush que les débuts de PJ Harvey… et pourtant, celui-ci s’avère plus que pertinent. Sans entamer le moins du monde le côté fantasque de la demoiselle, Albini en souligne l’essentiel : une voix qui flirte sans cesse avec ses limites et fait des montagnes russes son mode de transport le plus naturel ; mais aussi un violon alto, souvent utilisé de manière ludique, en pizzicatto ou en boucles, et parfois pour étoffer le son (tout de même assez minimal) de la chanson et la faire parvenir à une autre dimension (dans la même optique, Anni Rossi ajoute de-ci de-là quelques claviers ou une batterie). De quoi soutenir la météo changeante de la chanteuse qui alterne avec brio comptines pleines de fantaisies et périodes de spleen, sans jamais se départir d’un solide sens de la mélodie. Le tout emballé dans des chansons de 2-3 minutes histoire de ne pas lasser (quand on sait que les dix titres de ce "Rockwell", on été enregistrés en une journée, on perçoit encore mieux le côté immédiat – pour ne pas dire punk – de ce projet). C’est donc avec assez peu de moyens mais une liberté exemplaire qu’Anni Rossi marche sur les pas de Kate Bush et de Björk… et à l’écoute de "Machine", "Ecology" ou "Living Danger (surprenante reprise de… Ace of Base), ça lui réussit plutôt bien.
Christophe Dufeu
A lire également, sur Anni Rossi :
la chronique de « Afton EP » (2009)
Machine
Ecology
Las Vegas
The West Coast
Deer Hunting Camp 17
Living In Danger
Venice
Glaciers
Wheelpusher
Air Is Nothing