CHICROS – Radiotransmission
(Chicrodelic / Discograph) [site] – acheter ce disque
Video killed the radio star ? Pas sûr, Trevor, pas sûr… De retour avec un concept-album, les Chicros ont élaboré un hommage vibrant aux radios, créant ainsi un pendant moderne au mythique "The Who Sell Out". On retrouve également un petit côté "Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band" des grands patrons, dans le fait que les morceaux sont censés être interprétés, non par les Chicros, mais par toute une série de groupes fictifs, annoncés par des speakers hilarants et entrecoupés de jingles de radios tout aussi irréelles. Mais au-delà du concept de l’album, c’est l’ouverture d’esprit du groupe et sa prise en compte des différents courants musicaux que l’on retient. Si cette tendance était déjà présente sur "Sour Sick Soul", premier opus aux tonalités aventureuses, sorti il y a deux ans, les Chicros nous livrent ici des chansons à la fois plus accessibles mais également d’une variété assez sidérante : de la chansonnette folk ("Negrita") au hip-hop balbutiant ("Big Daddy Pimp Jr"), en passant par la ballade ternaire typique de la fin des années 50 ("Why ?") ou la pop-song moderne, enlevée juste comme il faut ("What’s New Today on TV ?"), c’est un panorama musical complet auquel on a affaire, avec en ligne la logique : changez de station, vous changerez de monde. On l’aura compris, chaque chanson est un style, une radio, une vibration. Et au milieu de ce joyeux bric-à-brac qui tient débout par le seule force du concept initial, des chansons marquent l’auditeur, déjà étourdi par les salves expérimentales du premier album : l’instrumental "If You Leave Me Now, Leave Me Running" qui sonne comme des réminiscences des Silver Apples ou de Vanilla Fudge, mais aussi la douce reprise de "Without You", sur laquelle survient la grande Brisa Roché pour nous donner quelques petits frissons vocaux ou "What Should I Lie About" qui sonne comme un inédit de Spectrum, grande plongée dans le psychédélisme contemplatif.
Une manière élégante de montrer que les chapelles musicales n’ont de cohérence que lorsqu’on peut passer de l’une à l’autre en toute liberté et sans a priori. Comme pour montrer leur vacuité, pour en dénoncer l’inexistence… Pas mal, non ?
Frédéric Antona
A lire également, sur Los Chicros :
la chronique de « Sour Sick Soul » (2007)
la chronique de « Too Cool for School » (2005)
A voir our revoir :
Photos de concert de Los Chicros (2006)
Radio Transmission
What’s New Today on TV?
Radio
Radio Depressed
Straight A’s
Negrita
Big daddy Pimp Jr
Johnny’s Rocket Midnight Hour Show
Why?
If you Leave Me, Leave Me Running
Without You
Where I’m From
Radio Jesus
Winos for Jesus
New Orleans
I Ain’t Doing Cocaïne No More
Radio Drugs
What Should I Lie About
What I Want?