MINTZKOV – 360°
(Volvox / Rue Stendhal) [site] – acheter ce disque
Mintzkov vient s’ajouter à la longue liste des groupes de rock belges, qui comporte d’éminents membres, comme Mudflow, Girls in Hawaii, Ghinzu ou encore dEUS. Et comme ces derniers, Mintzkov vient aussi d’Anvers, la capitale des diamants. Pour pesante qu’elle a du être, cette comparaison ne vient pas de nulle part, car la voix du chanteur du groupe qui nous occupe possède de fortes similarités avec ceelles de Tom Barman. Est-ce pour cela que l’éclosion de Mintzkov a été retardée ? Sur la brêche depuis 2003, et malgré un succès local certain, le quintet, avec ce "360°", saura peut-être se faire connaître et éclore enfin en dehors des frontières du plat pays, sachant que l’album est initialement sorti en 2007. Et d’ailleurs, le groupe est en train d’écrire pour un nouvel album.
L’ambition du groupe est plutôt simple : mêler des aspirations power-pop avec une sourde tension latente, qui se manifeste par des éclats sonores aussi soudains que réjouissants. Et le résultat est parfaitement atteint, avec une précision et un talent jamais pris à défaut tout du long de ces 11 titres, chacun avec une personnalité et une ambiance propres, mais aussi une identité commune. Le chant est ainsi tout ce qu’il y a de plus convaincant, superbement murmuré ou plus sournois, comme sur le très sombre "Life After Fire". Brillante entrée en matière, le titre se construit par paliers, avec ses guitares menaçantes, la basse vrombissante et la batterie martelée, le tout étant dominé par la voix de Philip Bosschaerts. Et "One Equals a Lot" continue dans la même veine, avec un ingrédient de plus, la voix de Lies Loquet, la bassiste du groupe, qui apporte une touche de légèreté dans le climat plutôt menaçant du morceau, dont les dénivelés rentrent imparablement en tête. Parce qu’avant tout, Mintzkov bénéficie de l’écriture remarquable de ses membres, sachant dérouler progressivement des mélodies d’une fausse simplicité, qui se dévoilent couche après couche. Ainsi, sur "Return and Smile", l’explosion met du temps à venir, et la montée en puissance se fait conjointement avec l’arrivée du chant féminin, laissant l’auditeur amateur de power pop sous le charme. Si "Ruby Red" emprunte un schéma assez similaire, les Belges se montrent aussi à l’aise dans le brulôt frontal ("360°" et ses deux minutes vingt) ou la ballade aux relents amers ("Miles Ahead"), et sur laquelle Philip chante encore une fois de façon extrêmement sensuelle, de son timbre un peu voilé et rauque. La dernière partie du disque est plus directe, toujours avec ces cavalcades rock mêlées d’arrangements pop (nappes de claviers surtout) qui aèrent les titres et leur donnent cet aspect entêtant, qui prend et ne lâche pas l’auditeur. La basse est omniprésente, véritable colonne vertébrale de la plupart des titres : ouvrant "The State We’re In" ou encore "Let’s Talk Things Over", pour assurer une simplicité jamais synonyme de bâclage. En terminant sur les deux titres les plus longs du disque, Mintzkov prouve que le groupe est taillé pour tous les types de morceaux, qui, aussi sinueux soient-ils, démontrent une classe et une puissance admirables chez ce quintet belge. Il serait profondément injuste que Mintzkov demeure inconnu : ce diamant anversois a tout ce qu’il faut pour briller aux yeux de tous, et vous ne le regretterez pas !
Mickaël Choisi
Life After Fire
One Equals a Lot
Return & Smile
360°
Ruby Red
Miles Ahead
Let’s Talk Things Over
The State We’re In
Title You
Sugar Rush
Hitman