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Múm – Sing Along to Songs You Don’t Know

MÚM – Sing Along To Songs You Don’t Know
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MÚM - Sing Along To Songs You Don't KnowOn le sait depuis quelques temps maintenant, Múm doit se passer des voix féeriques des sœurs Valtysdottir, dont la texture constituait pour certains un pilier incontournable de leur singularité. Face à une cruelle séparation, chacun peut réagir à sa façon. Il y en a qui à jamais pleureront le souvenir de ce son chéri et le charme du coup de foudre que pouvait créer un "Finally We Are No One". Mais il est possible aussi d’opter pour le parcours ardu de la réinvention de soi. C’était déjà clairement la voie prise par Múm lors du précédent "Go Go Smear the Poison Ivy", confirmée ici. Et de nous montrer que si le chemin n’est bien sûr pas toujours lumineux, il peut encore en valoir la peine.
Comme souvent, il faut parfois du temps, en l’occurrence une écoute attentive (aimante?), pour que se construise l’attachement à ces chansons. Elles peuvent parfois, sous une apparente évidence ("Sing Along", "Prophecies and Reversed Memories"), cacher des digressions dans les arrangements, même c’est un peu devenu une habitude chez eux, il faut bien dire. Alors que d’autres aux abords plus intrigants, voire abscons ("The Smell of Today …", "Kay-ray-ku-ku-ko-kex"), finissent par s’imprimer presque autant que l’ascensionnel et immédiat "Hullaballabalú".
On trouve aussi quelques moments de très belle tenue, avec "A River Don’t Stop to Breathe", ou "The Last Shapes of Never" qui auraient tendance à me renvoyer, pour le coup sans réfléchir, aux plus délicates pages des Nits.
Les derniers titres sont plus éthérés, voire fantasmagoriques ("Illuminated"), pour conclure en beauté sur le piano apaisé de "Ladies of the New Century". Sans que cela suffise à faire croire à un paradoxal retour aux "racines".
Certes Múm se cherche peut-être, mais parviendra toujours à intéresser davantage que d’autres qui se sont trouvés. Et ceux qui aimaient se draper dans les manteaux de pluie devront se satisfaire maintenant d’étoffes plus colorées. Múm a décidé de continuer à vivre, autrement. Je l’avoue, je ne suis pas impartial concernant ce groupe. Mais on est plutôt content pour eux, et aussi un peu pour nous.

Marc Schmit

A lire également, sur Múm :
l’interview (2007)
la chronique de « Go Go Smear The Poison Ivy » (2007)
la chronique de « The Peel Session » (2007)
la chronique de « Summer Make Good » (2004)
la chronique de « Finally we are no one » (2002)

If I Were a Fish
Sing Along
Prophecies and Reversed Memories
A River Don’t Stop to Breathe
The Smell of Today Is Sweet Like Breastmilk in the Wind
Show Me
Hullaballabalú
Blow Your Nose
Kay-ray-ku-ku-ko-kex
The Last Shapes of Never
Illuminated
Ladies of the New Century

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