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The Apples in Stereo – Fun Trick Noisemaker

THE APPLES IN STEREO – Fun Trick Noisemaker
(Elephant 6) [site] – acheter ce disque

THE APPLES IN STEREO - Fun Trick NoisemakerMi-1994 : Jim McIntyre quitte le groupe. Galérant pour dénicher un nouveau bassiste, Jeff Mangum, Joel Evans ou encore Kurt Heasley assurent l’intérim à tour de rôle pendant la tournée d’automne, puis lors de l’enregistrement de l’album début 1995 dans la baraque de Jones, sorte d’Abbey Road fauché et provincial dans l’esprit du maestro Schneider. Premier LP de la bande, "Fun Trick Noisemaker" débarque quelque peu comme un cheveu sur la soupe déjà avariée de la britpop, passant relativement inaperçu en pleine chasse d’eau Oasis, subissant le même sort que "The Bends". Réduits aux bas-fonds du circuit, les Pommes finiront tout de même par tomber sur de fervents admirateurs considérant leur musique comme le nouveau son indépendant post-grunge, assez original et puissant pour faire oublier la morosité et la pose prozac-génération foutue-impuissante si chère à Bret Easton Ellis et Douglas Coupland. Car les Apples in Stereo ne sont pas là pour servir de bande-son aux scarifiés ou pour vendre des posters Shit Happens à des ados en pleine crise d’identité gastro-sexuelle. Les Apples sont là pour ramener les kids vers les Beach Boys, Love, Spector et le Brill Building, tout en faisant du pied au public de Pavement et REM, un peu désoeuvré depuis que la côte Ouest a repris le pouvoir à coups de pantalons moule-burnes, de vestes flashy-SM, de bandana à petits pois et de hard rock FM. Bref, providentiel et d’ores et déjà unique, le groupe débarque avec un mélange décalé de guitares fuzz, de bubblegum, de lo-fi, de synthés vintage à la Moody Blues, les errances prog en moins, mettant au point le son typique d’Elephant 6 que Neutral Milk Hotel rendra populaire quelques années plus tard. Le gang de Schneider ne dispose pas des compétences techniques qu’ils développeront plus tard, mais l’essentiel est dans ces treize chansons : fraîcheur, spontanéité, talent mélodique, harmonies rigolotes. Tout est ainsi dans le titre : du bruit, de super mélodies, des ritournelles entêtantes, de l’humour et un paquet d’influences sixties réinterprétées à travers le jeune héritage bordélo-twee pop de Sarah Records. Avec, toutefois, l’impression que Schneider débarque de nulle part et que Apples in Stereo vaut déjà davantage que la somme de ses parties… Essentiel.

Julian Flacelière

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A lire également, sur The Apples in Stereo :
la chronique de « #1 Hits Explosion » (2009)
la chronique de « Her Wallpaper Reverie » (1999)

The Narrator
Tidal Wave
High Tide
Green Machine
Winter Must Be Cold
She’s Just Like Me/Taking Time
Glowworm
Dots 1 2 3
Luckycharm
Innerspace
Show the World
Love You Alice/D
Pine Away

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