LOU – Et Après, On Verra
(Volvox Music / Rue Stendhal) [site] – acheter ce disque
Ce nom, je l’avais déjà entendu. Du moins vu. Sur une affiche aux Trois Baudets. Mendelson en gros et dessous, en plus petit, ce nom de scène, simple et court, à l’image de ce disque. L’univers de Lou n’est pas très éloigné de celui de ce groupe en tête d’affiche : Mendelson, au réalisme plus tranchant mais à la sensibilité très proche. L’album regroupe des chansons écrites entre 2004 et 2008, que l’on imagine germer, se peaufiner dans un appartement feutré, trop petit évidemment, tout comme Lou devant un écran imbriquant ses chansons à l’allure droite, minérale, dans un Paris déserté en plein mois d’août, un "air d’Angoulême" comme elle dit.
Ainsi "La Prunelle de mes yeux" s’introduit au fond de nos mémoires. Nous fait regretter, à y penser, à peu près tout. Le cadre est posé. Boucles tutélaires qui nous enveloppent et des mots sortant d’une suavité proche d’une Enzo Enzo en plus écorchée, qui en pince pour Manset. Petite vague, petit ressac, cette musique impressionniste, laisse en bouche des moments à la croisée du rêve, de l’absence même, de la survivance, comme sur "Egale à moi-même", hymne hédonique du Moi, tout comme "Océanic Sentiment" voyage intérieur proche du sentiment d’apesanteur rencontré à la lecture de "Thomas l’obscur" de Blanchot.
Dans tout ça, son but n’est point de nous raconter des histoires mais de nous forcer à penser, à comprendre le sens profond et caché des événements. C’est cette vision personnelle du monde, des hommes, qu’elle cherche à nous communiquer. Parlons-en des hommes ! Sûrement sa principale source d’inspiration.
En somme, juste quelqu’un de bien.
Benoit Crevits
La Prunelle de mes yeux
Egale à moi-même
Océanic sentiment
Je n’ai rien fait
Tous les jours
D’avril à juillet
La Côte sauvage
Plus rien