SHE & HIM – Volume 2
(Merge Records) [site] – acheter ce disque
Depuis son interprétation de la soeur de William Miller dans "Almost Famous", nombre d’entre nous ont un (gros) faible pour Zooey Deschanel. Une fille qui fait découvrir à son frère de 11 ans "Pet Sounds", "Led Zeppelin II" ou encore "Axis : Bold As Love" (scène proprement fabuleuse du film de Cameron Crowe) ne pouvait que nous faire craquer. Et comme si cela ne suffisait pas, elle se décida à pousser la chansonnette. Et bien, en plus. Petite fée irréelle, regard translucide et transperçant, sourire à faire fondre un iceberg luthérien, la douce Zooey revient avec son complice M. Ward frapper à la porte de nos coeurs. Un accord de sol, et c’est parti : on retourne avec bonheur dans cette capsule sixties qui nous avait tant enchanté dans le "Volume 1" des aventures de She & Him. Les cordes saupoudrent "Thieves", la guitare sait être discrète et pourtant indispensable, et la voix s’envole. Mi-femme fatale, mi-ingénue, Zooey se la joue Lesley Gore et Dusty Springfield, et on a le cerveau qui s’enflamme : à 3 minutes 36, la montée instrumentale et vocale est une telle merveille d’évidence qu’on a l’impression d’avoir toujours connu ce morceau à la fin de la première écoute. Après une telle entrée en matière, le single "In the Sun" paraît finalement quelque peu commun, malgré une mélodie des plus charmantes. Le duo vocal Deschanel / Ward fait des étincelles dans le registre country-pop sur la reprise de "Ridin’ in My Car", avec ses voix doublées à la Lennon. La guitare électrique résonne sur tout l’album d’une manière cristalline et chaude ("Me and You"), sachant se mettre en retrait pour mieux ornementer les pièces d’orfèvre composées quasi-exclusivement par Zooey Deschanel. La tonalité de l’album est moins marquée par l’esprit pop sixties, pour se diriger vers un folk intimiste et raffiné ("I’m Gonna Get It Better") et une country sophistiquée à la Tammy Wynette ("Sing"), même si les pianos et envolées vocales sont toujours d’actualité : "Home" enfonce le clou Wilsonien avec ses changements de rythme, ses sonorités spectoriennes et ses harmonies vocales audacieuses ; "Over and Over Again", ses castagnettes et ses guitares électriques 12 cordes donnent l’impression d’assister à la rencontre des Crystals avec Roger McGuinn. Zooey Deschanel et M. Ward ont adopté la même démarche qu’une Rose Elinor Dougall, ex-membre des Pipettes, en faisant évoluer le son qui les a fait connaître, pour éviter de s’y enfermer. Evolution et non révolution, mais c’est déjà le signe d’une suite lumineuse. Et puis, de toute manière, Zooey est parfaite, non ? Ce n’est, en tout cas, pas Ben Gibbard qui me contredira…
Frédéric Antona
Thieves
In the Sun
Don’t Look Back
Ridin’ in My Car
Lingering Still
Me and You
Gonna Get Along Without You Now
Home
I’m Gonna Make It Better
Sing
Over and Over Again
Brand New Shoes
If You Can’t Sleep