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Disques

Roken is dodelijk – The Terrible Things


ROKEN IS DODELIJK - All These Songs Are Wrong

Pas la peine de faire une thèse sur eux pour percevoir le côté très décalé de Roken is Dodelijk, perceptible avant même d’avoir entendu une seule note de leur musique. Et pas non plus besoin d’énumérer ici les multiples raisons qui encouragent l’auditeur à aborder ce nouvel EP avec l’oreille déjà préparée à une forte dose de fantaise, de légereté peut-être, de possible poésie (avec un peu de chances). Moins Roken Roll que pop assurément, la musique du combo lillois ne se fait pas prier pour confirmer ces attentes, enchaînant rapidement des petites architectures d’harmonie, biscornues mais confortables, mettant gaiement à contribution les six membres du groupe. Derrière la voix très caractéristique du chanteur (sorte de passerelle entre Alec Ounsworth – de Clap Your Hands Say Yeah! – et hum… Carla Bruni), maniérée avec juste ce qu’il faut de retenue, s’activent un choeur mixte et toute une joyeuse ribambelle d’instruments comprenant ukulélé, glockenspiel, xylophone et autres ingrédients magiques capables de parer un morceau d’un voile de douceur ludique et nuageux. Les mélodies sont, il faut bien le reconnaître, souvent immédiates et particulièrement accrocheuses, surtout lorsqu’elles se font porter (« King of this Town ») par un crescendo collégial et fédérateur. On devine au détour de certains mots appuyés par le chant ou de quelques éclats de batterie le potentiel d’énergie viscérale du groupe qui, en concert, doit contraster avec l’échafaudage savant des différentes nappes musicales construisant les différents morceaux. Comme leurs confrères parisiens de (Please) Don’t Blame Mexico, avec qui RID partage un goût certain du bourgeonnement instrumental, le groupe semble s’être façonné un univers musical bien à lui, décomplexé et virevoletant, fier de construire son cocon au-delà d’envahissantes références anglo-saxonnes. En attendant l’album à venir, qui n’attend plus qu’un label pour venir au monde, réjouissons-nous à l’écoute de cette enthousiasmante mise en appétit et n’en doutons plus, 2011 sera une année dodelijk.

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