BOY AND THE ECHO CHOIR – And Night Arrives In One Gigantic Step
(Humpty Dumpty Records / Le son du maquis) [site] – acheter ce disque
J’ai déjà eu l’occasion de dire tout le bien que je pensais de Boy sur ce site et je ne trouve pas superflu qu’il faille encore et encore enfoncer le clou avec cette artiste aussi discrète que talentueuse. Pour rappel, Boy est une fille, cultivant l’anonymat du côté de Saint-Nazaire. Ensuite, Boy est la moitié de Tazio & Boy, couple de musiciens qui n’ont pas attendu qu’on les signe pour enregistrer de la musique dans leur cuisine avec les moyens du bord. Ainsi est né leur mini label My Little Cab Records avec lequel ils produisirent leurs premiers disques et ceux de quelques autres. Jusqu’à que Humpty Dumpty s’entiche d’eux…
Mais revenons à Boy, celle qui m’avait fait me pâmer avec son "Norfolk Motel" il y a quatre ans. Des chansons feutrées charriant toute la tristesse de l’océan en plein hiver… Je pense à "Profile", "House and Roads", "Blissful Days", autant de vignettes minimalistes mais inoubliables parfaites sur lesquelles noyer un chagrin d’amour.
Alors qu’attendre de ce nouveau disque enregistré avec plus de moyens et plus de copains (des membres de Soy Un Caballo, Mina May et Chevreuil) ? Il s’agit toujours de la même mélancolie sourde, de ces ambiances vitreuses, de cet engourdissement propres aux dimanches pluvieux. Elle n’est pas gaie gaie la musique de Boy, mais elle vous colle à la peau comme une bruine poisseuse. Elle exige un état d’esprit, une disponibilité, un effort que l’on n’a pas toujours envie de faire surtout quand il fait beau dehors. Je commence même à m’impatienter. Qu’est-ce qu’elle a Boy à nous plomber le moral de la sorte après un démarrage en trompe l’œil qui promettait bien des choses nouvelles ? Parce qu’il faut quand même que je vous parle de "Into the Light", le morceau d’ouverture. Une grande chanson qui monte en tension avec des choeurs lancinants et une mélodie qui tourbillonne sur elle-même. Un côté symphonie de poche. Rien à voir avec les confessions rentrées habituelles. "Paris", le deuxième titre prolonge un peu cette promesse et puis patatras, on retombe dans du déjà-entendu. Un long corridor de complaintes cafardeuses non dénuées de charme puisque c’est la griffe de l’artiste, mais qui finissent franchement par me flanquer le bourdon. Du genre à me donner envie d’aller m’inscrire à un cours de Kung Fu fissa. On atteint même des abysses d’austérité avec des titres comme "A Great Sorrow" ou "Take Me Home". Heureusement le disque se referme sur un petit bijou de folktronica qui réchauffe en douceur. Entendons nous bien, ce disque n’est pas à jeter, loin de là. Boy habille très bien la mélancolie de ses grands lavis sombres. Je suis juste un peu fâché de voir qu’elle ne se décide toujours pas à sourire !
Luc Taramini
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L’interview 2007 de Tazio & Boy
Into the Light
Paris
Flower Walk
Naphtalene
Nina Jane
A Great Sorrow
Silent Is Your Song
Last Days
Take Me Home
In the Garden
It Might Be the Wrong Place