THAT SUMMER – Near Miss
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L’automne, enfin, et avec lui son lot de sorties plus ou moins intéressantes. On met le nez dedans, on consulte quelques sites, on écoute les sorties attendues, à la recherche d’un tube à passer en soirée, celui qui fera bien, qui fera "in"…
Mais comme être "in" ne s’improvise pas, je chantonne dès le mois de septembre, au milieu d’amis, dans un bar de province, quelques paroles que personne ne reconnaît. Moi-même je ne sais plus d’où elles sortent, et c’est en réécoutant ce "Near Miss" de That Summer que je les identifie, sur le morceau "Mimir". How much I care… Encore raté, cette année ne sera pas non plus celle qui fera de moi un DJ mainstream!
Par contre, il est fort intéressant de constater que les chansons de That Summer se fredonnent et que leur son pop-rock, dans le bon sens du terme, reste en tête, démontrant par la même occasion tout le talent d’écriture de David Sanson et sa bande. Car pour ce sixième opus de That Summer, un groupe a été formé et c’est bien ensemble que les musiciens ont entrepris de composer ce nouveau disque.
Ainsi, ils replongent dans des morceaux datant du début des années 90 ("The Hues of You") et y insufflent une énergie pop ambitieuse. Le début de l’album est très enlevé et on comprend vite que l’on a au creux de l’oreille un très grand disque. De ceux qui se dévoilent progressivement, qu’à chaque écoute on redécouvre, de par la richesse de leurs arrangements, la multitude d’humeurs qui les compose. "Obviously", chanté par Sylvain Chauveau, est de ces chansons qui déposent une caresse à l’auditeur d’un couplet murmuré, avant de reprendre le large le temps d’un break instrumental abrasif, lorgnant vers une noise captive. A l’inverse, "The Angelhood" et sa batterie déconstruite sonnent la charge avec guitares en bandoulières, dead notes inspirées et choeurs aériens.
L’album est d’autant plus impressionnant que cet incessant va et vient entre énergie pop et posture post-rock ("Ghost Tracks", "All Cats Are Grey" reprise de The Cure) n’est en rien inconfortable, et on se laisse même volontiers promener, arpentant ces paysages sans peur, car nous avons mis, dès le début du disque, toute notre confiance entre les mains de l’équipage, qui a su nous convaincre de la qualité de son vaisseau.
Judicaël Dacosta
A lire également, sur That Summer :
la chronique de « Clear » (2005)
April Skies
Mimir
The Hues of You
Obviously
The Angelhood
Ghost Tracks
All Cats Are Grey
Chapel 16
Karl-Marx-Avenue