Bonne question que le titre de cet album. Qu’attendre d’un groupe à sensation en Angleterre, rapidement repéré par les majors et propulsé sur tout un tas de scènes très prestigieuses (même si un problème de santé pour le groupe a fait annuler bien des dates) ? Un peu de déjà-entendu, c’était ma crainte première, renforcée par la réputation de machine à singles du quatuor.
C’est d’un certain côté assez vrai. Et je crois que j’aurais aimé trouver des défauts à ces singles, mais mon nombre d’écoutes du trio « Wreckin’ Bar (Ra Ra Ra) » – « If You Wanna » – « Post Breakup Sex » montrerait que je mens effrontément. Impeccablement troussées, ces trois chansons font mouche, portées par des mélodies hyper catchy, une production au poil et un zeste de badboy attitude non dénué de charme. Musicalement, The Vaccines affichent assez nettement un ensemble d’inspirations composé, entre autres, de The Libertines, The Rakes ou encore des Ramones qui se seraient trouvés un cousin anglais. Ne crachons pas dans le reste de la soupe : si les autres titres du disque ne sont pas aussi percutants que les trois singles précités, et que certains s’enlisent presque dans le pompier de stade (« The Lack of Understanding » ou du Coldplay de pub), la moyenne est plutôt haute, en format bref (« Norgaard », « Under Your Thumb », l’excellent « Wolf Pack »), parfois un peu plus long et grandiloquent (« All in White », « Blow It Up »). C’est donc dans une optique éphémère qu’il faut aborder The Vaccines : aussi efficace pour se détendre qu’un demi de bière, effervescent comme un cachet pour le mal de tête, le groupe anglais sera peut-être rapidement oublié. Il restera en tout cas plus utile et mémorable qu’un fameux vaccin pour une certaine grippe.