Revenons sur l’imaginaire des sept membres de Sofian Mustang, découverts lors d’une soirée organisée à l’atypique Garage Moderne. Leur EP a été enregistré il y a un an maintenant et donne un bel avant-goût de la direction qu’ils sont en train de prendre avec fierté et désinvolture. L’enchaînement des morceaux est d’ailleurs bien pensé. « Les Arcs Electriques », morceau d’ouverture, laisse entrevoir leur sensibilité francophone en matière d’écriture. Les paroles prennent vie avec la voix de la chanteuse, jouant sur l’émotion. La trompette présage également du caractère festif, entraînant du projet. Sur scène, Sofian Mustang vous accueille avec une réelle énergie positive et leur permet de profiter pleinement de l’instant. L’effet se prolonge avec le disque. Les chœurs, entrecoupés de sifflement et d’harmonica, marquent l’esprit et prennent progressivement de la puissance avec le refrain (« Soldier »). Cette fanfare ouvre ainsi son paysage musical à l’americana et pourquoi pas au mariachi pour les connaisseurs. Sans oublier d’évoquer leurs différents clips, « Road, Movie, Folk, and Roll » est un appel sincère au voyage, de la Bulgarie aux Etats-Unis, mais leurs autres compositions donnent aussi le loisir de passer de l’anglais à l’espagnol en un rien de temps. « No Desert » laisse le champ libre aux cordes pincées et à l’impertinence de la batterie. Cette voix féminine, entre gorge déployée et éraillement, s’approprie également des arrangements plus rock, plus sombres. La cohérence des riffs de guitare, suivis de quelques notes de piano réconfortant, emporte le morceau (« Quitter Les Eléments »). Comme si nous étions saoulés par le soleil, le disque se termine sur une orchestration désenchantée et tourbillonnante, dans laquelle s’élèvent des clameurs avant de retomber dans une noble complainte. La messe est dite.
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