Cela fait longtemps qu’on connaît le nom de Thomas Mery, membre du groupe Purr qu’il quitta en 2001 pour une expérience solo, au départ électronique puis folk. En presque vingt ans, le Parisien a multiplié les projets en passant du post rock au folk, de la pop à la noise… Et c’est finalement grâce à ce parcours hétéroclite qu’il peut nous offrir ce printemps un album à la fois singulier et captivant.
Depuis « Des larmes mélangées de poussière » sorti début 2010, Thomas Mery s’est affranchi de ce refuge pratique de l’anglais pour enfin poser ses réflexions dans sa langue maternelle.
Mélancolique avec un champ lexical bucolique, les six morceaux de cet album relatent les émotions générales que peuvent provoquer la séparation, la peur du vide ou la fatigue du quotidien. Mais Thomas le fait ici sans aucune ironie sur l’absurdité de la vie comme on peut la sentir poindre très fortement chez Pascal Bouaziz ou Fleurent-Didier. Il s’agit plutôt de réflexions nues, souvent imagées de manière naturaliste.
Le Parisien ne tombe jamais non plus dans une déprime nombriliste, il aborde sa vision de questions que chacun est toujours amené à se poser plus par nécessité que par envie. On se retrouve donc parfois dans une situation d’inconfort captivant.
« Aux fenêtres immenses » est sans doute le morceau le plus représentatif de cet album ; long titre de onze minutes tout en arpège, mélangeant chant en anglais et français, partie parlée et envolées. Thomas Mery y représente bien tous les sentiments, différents mais pas forcément contradictoires que peut provoquer une émotion.
« Les couleurs et les ombres » est un album à ranger entre « Quelque part » de Mendelson et les premières œuvres de Dominique A.