En football, ces derniers temps, il y a Barcelone et les autres. Mais toute équipe ne peut pas être Barcelone, et pourtant, chacune a ses supporters. Certaines jouent mieux que d’autres, forcément moins bien que leur modèle, mais il y a une certaine noblesse à prendre le risque du beau.
The Bishops, c’est un peu ça, mais version pop anglaise : bloqués quelques part dans la deuxième division des groupes anglais, sans toutefois démériter. Le groupe est devenu un quatuor, et au son garage pop très catchy du dernier disque succède une pop très léchée, qui n’est pas sans rappeler The Last Shadow Puppets. Des cordes, des cordes, de jolies mélodies, mais si l’on ne retrouve pas les envolées des compères Alex Turner et Miles Kane, les frères Bishop s’en sortent honorablement. La voix de Mike a un peu gagné en épaisseur, les cordes tombent souvent à point nommé (« Nowhere to Run » et son violon entêtant), les choeurs se glissent avec naturel dans le tableau (« Finding Out ») et les mélodies un poil plus nerveuses de « Oll Korrect » et « Push and Pull » tissent un lien avec le passé de The Bishops. Mais il est clair qu’ils ont décidé de changer de route, certainement plus risquée : il faut donc les y encourager.