Après quinze années de post-rock, on peut dire qu’on en a un peu soupé et que, dans le genre, on ne s’attend plus guère à être bouleversé. C’est plus dans le métissage du genre que l’on trouvera une échappatoire, comme dans ce premier album de The Pattern Theory, groupe britannique qui est venu irriguer sa musique en Allemagne (à Berlin exactement).
De fait, les huit morceaux de cet album bénéficient du minimalisme musical dont les Allemands (de Kraftwerk à Lali Puna – pour ne parler que du versant électronique) ont fait une spécialité. Mais The Pattern Theory incorpore aussi d’autres influences comme le jazz, la musique expérimentale ou tout bêtement la pop et nous livre un album plutôt classe. Carl Schilde, Lukas Creswell-Rost & James Yates sèment des indices de ci de là : une guitare évoque les Smiths, des arpèges tournent à l’infini (« Bell Curves ») et envoûtent tranquillement, le trio invente des pizzicattos de guitares, … Au final, ce premier album de The Pattern Theory est assez long en bouche et plus complexe et captivant que ne le laisseraient supposer des écoutes hâtives.