Une rencontre avec Myra Lee, c’est se faire absorber dans un univers inconnu, fait de références bien connues. C’est avancer en terrain clos, se taper contre les murs pour mieux se dire qu’on n’en réchappera pas. D’un écho de guitare à un rimshot de caisse claire, d’un choeur à un murmure, rien n’est ici laissé au hasard, car ce n’est pas chose aisée que de bâtir avec de vieilles pierres.
A la première écoute, je replonge en 1999. A l’époque, une jeune artiste sortait l’album « Love in the Time of Science ». Et ce premier EP de Myra Lee me rappelle vraiment l’insouciance et la fraîcheur qui m’avaient frappé dans l’album d’Emiliana Torrini. Ce sens du rythme et du travail des arrangements par couches successives, flagrant sur « The Flame In The Eye ».
La voix rapproche également les deux artistes, toutes deux capables de la plus sensuelle des ballades comme d’une montée déchirante (« Big Catch All »).
Alors quand nombre de spécialistes en appellent un peu trop facilement aux influences de PJ Harvey ou Cat Power, espérons que Myra Lee continuera à creuser son propre sillon, quitte à laisser échapper de temps en temps une vieille pierre pour marquer son chemin.