Pour ce troisième opus, Joseph Mount, leader du trio (devenu, pour cet album, quatuor et ayant perdu un membre originel) nous invite dans sa région natale : le Devon et ses stations balnéaires surannées. On s’éloigne donc de la frénésie londonienne du précédent album estampillé new rave, « Nights Out », pour laisser place à la relative douceur des côtes anglaises.
Musicalement, cela donne une production épurée, des synthétiseurs kitsch, une batterie discrète aux accents 70’s, une basse ronde, chaude et des arpèges et gimmicks de guitares bien sentis. Ces partis pris simples permettent à Mount de déployer avec cohérence tout son talent de geek compositeur. L’orchestration est raffinée, inventive, riche en variations. Complexifiant, élargissant, nuançant son propos à chaque morceau, ce disque ne perd pas pour autant son évidence pop.
Les amourettes mélancoliques se font tour à tour torturées (dans » Love is Underlined » qui trouve l’équilibre entre des synthés flippants et un groove sautillant), carrément dansantes (sur le disco « The Bay »), aériennes (« Trouble »), voire ironiques (« Some Written »). C’est d’ailleurs cette ironie pudique et quelque peu nonchalante qui nous émeut doucement et donne à l’album sa cohérence. On pense parfois à notre Gainsbourg national et l’on se dit que Metronomy, avec cet album, marquera – au bas mot – l’année 2011 !