Alpine Decline : le haut, le bas… Fragile ? Des tensions, distorsions, halos, résonances. Oxymore musical, donc, qui oscille entre le flou et le net, brouillard givrant de guitares (« An Anesthesiologist ») ou riff irrésistible (« The Other Side », splendide). Mais toujours le goût des voix enfouies, ne remontant la pente que pour chouriner comme des MGMT pointant à Pôle Emploi (« The Depths »). Moins glorieux en psychédélisme, « 消失/Disappearance » a le shoegaze un peu corbeau, ce qui n’est pas pour nous déplaire : « An Accident » rappelle gaillardement Artery, ce groupe de Leeds que Pulp pilla, et notamment « Into the Garden », morceau insubmersible qui ouvrit la voix à « Babies ». Ou alors et aussi, il a le shoegaze chevelu : « Now You Believe in Vanishing » ou le 13th Floor Elevator se prenant pour Dinosaur Jr… Vers la fin du disque, Jonathan Zeitlin et Pauline Mu perdent un peu leurs marques, angelenos exilés à Pékin. Entrés dans l’avalanche, comme dirait Cohen ? Non pourtant, « Frontier Religion » ronfle et vibre comme du Mercury Rev sur des images d’Herzog. Craquements à la fin, amplifiés, plus que ça. Alpine Decline fait de son désert un refuge. Bien beau, quand même.
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