Une écoute à reculons la première fois, sur le site du vénérable magazine US Rolling Stone. Pourquoi j’ai cliqué cette fois-ci, alors qu’il est possible d’écouter des tas d’autres disques, de toutes les façons possibles et inimaginables ? Je n’en sais rien. Mais j’en suis totalement persuadé : j’ai fait le bon choix. J’aime cet album signé Foster the People, trio américain à peu près inconnu avant, parfaitement à l’aise dans son costume d’entertainment électro-pop.
« Torches » marque une rencontre imaginaire entre synth pop, disco, années 80, Supergrass, Michael Jackson et Franz Ferdinand : il faut imaginer tous ces ingrédients dans un gigantesque shaker, secouer et voir le résultat. Bombe sur bombe, le disque distribue des chansons au potentiel addictif énorme, qui m’ont implacablement accroché l’oreille. Il y a une force, une telle énergie dans chaque chanson qu’elles restent en tête, aussi « vulgaires » soient-elles dans les arrangements, la production (pas forcément subtile), l’écriture qui vise le plus grand nombre. Mais c’est tellement efficace que je pardonne quelques rares temps faibles (« Miss You », « Life on the Nickel », toutes deux un peu moins inspirées) car il y a toujours un gimmick rythmique, un son de clavier, une ligne mélodique qui me fout une pêche d’enfer et me donne l’envie de monter le son. Plein de hits (« Helena Beat », assez franc du collier, « Waste », « Don’t Stop » et son refrain millésimé Supergrass), quelques ambiances très années 80 (« Houdini », « I Would Do Anything For You », « Call It What You Want », « Warrant » avec sa pop à piano, comme si Elton John était allé en boîte au lieu de chanter pour Lady Di) bien calibrées, un fil directeur assumé et une énergie contagieuse : n’en jetez plus. « Torches » a mis le feu à ma platine, et si l’incendie ne se répandra pas partout, Foster the People réussit à transformer son absence de prétention en une force.