Hasard de la programmation sans faille de Gavin Maycroft aka Mother, nous découvrons sur scène, au-dessus d’un restaurant de Stockholm, le vétéran Charles Hayward. La pré-retraite de This Heat n’a pas entamé la foi du bonhomme en des kits généreux de batterie et il porte toujours le sample comme étendard. On se souviendra longtemps du regard habité de Charles et de son engagement derrière ses fûts. « One Big Atom » témoigne de ça, ainsi que d’une inversion de priorités et de construction : des samples comme architecture pour permettre aux rythmes de s’installer et à Charles de nous emmener en balade dans ce dédale de peaux et de métal. C’est bien un album de batteur : batterie hyper présente et en avant sur le mix mais sans être démonstrative ni volontairement virtuose. « One Big Atom » nous permet juste d’envisager la musique de Charles Hayward telle qu’il la ressent, l’invente et la pratique : sur son siège de batterie, là où ça cogne. On se prend quelques samples violents dans la tronche et on zigzague dans son labyrinthe, dansant et froid, expérimental et trippant, drum & bass sans répit, emprisonnant l’écoute et nous forçant à l’attention par des ruptures de rythme. Il est impossible de ne pas être choqué par la force de conviction de Charles Hayward et de sa récente réalisation discographique, « One Big Atom ». Si seulement on pouvait vieillir comme ça…
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